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Lundi 23 Mars 2020


CCIR: bientôt le 30 mars, les salariés pourront-ils être payés?



L’inquiétude est grande du côté des entreprises réunionnaises, à l’arrêt depuis le 16 mars en raison du confinement. Ibrahim Patel, president de la CCIR, a présenté aujourd’hui à la presse les résultats d’une enquête, “la situation est catastrophique” dit-il. Sur une échelle de 1 à 10, le niveau d’inquiétude des entreprises est à 9, ce qui est énorme!



Ibrahim Patel, président de la CCIR
“Si les dispositifs promis ne se mettent pas en place rapidement, il en va de la survie des entreprises” dit Ibrahim Patel qui craint une crise sociale après la crise sanitaire. Le nombre d’établissements pouvant être impactés par la fermeture imposée suite au confinement est de 35 000 dans notre île, dont 95% de moins de 10 salariés, soit un peu plus de 26 000 emplois sans compter les chefs d’entreprise. 77% de ces entreprises sont du ressort de la CCIR.

 
Il faut dire que l’enquête réalisée du 20 au 23 mars 2020, via internet et les mails, par la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion, a permis de chiffrer les difficultés des entreprises réunionnaises, chiffres provenant de 920 entreprises ayant répondu aux questions posées (74% des entreprises ayant répondu étant fermées depuis le 16 mars).

Une conférence de presse pour insister sur la situation catastrophique des entreprises réunionnaises
Plus de 30 millions d'euros perdus!

Voici quelques chiffres
pour mieux comprendre la situation (ces chiffres concernant uniquement les entreprises ayant répondu):
-       perte de chiffre d’affaires (par rapport au 1er trimestre 2019): 30,5 millions d’euros
-       loyer mensuel estimé: 1,1 million d’euros
-       Charges mensuelles estimées (eau, EDF, téléphone): 825 000 euros
 
-       60% des entreprises sont au courant des dispositifs mis en place
-       63% en revanche ne connaissent pas les dispositifs Bpi France
-       79% disent ne pas être suffisamment accompagnées par leurs banques
-       47% ont actionné le chômage partiel
-       2 259 salariés sont au chômage partiel
 
Sur l’ensemble des entreprises ayant répondu à l’enquête, 70% des salariés sont en chômage partiel, 12% sont en télétravail, et 18% sont à leurs postes. C’est l’hôtellerie/restauration qui compte le plus de chômeurs partiels, soit 96% de l’effectif total.

Plusieurs élus et responsables administratifs de la CCIR étaient présents...
Pour les entreprises étant restées en activité, la perte du chiffre d’affaires est estimée à près de 90%. Elles connaissent des reports ou des annulations de rendez-vous, des commandes, des déplacements, et une baisse générale de la fréquentation. 38% des salariés de ces entreprises sont en télétravail.
 
 
Dans le détail, les pertes de chiffre d’affaires (toujours par rapport au 1er trimestre 2019) sont ainsi chiffrées dans les différents secteurs:
-       9,9 millions d’euros pour le Commerce
-       5,6 millions d’euros pour le Service
-       2,3 millions d’euros pour Hôtellerie/Restauration
-       9 millions d’euros pour le BTP
-       3,4 millions d’euros pour l’industrie
 
Côté formations CCIR, 1 450 apprenants (dont 150 de l’EGC) sont concernés par l’arrêt des activités. “Nous leur assurons un suivi à distance pour une continuité pédagogique” dit la CCIR.

... avec respect des distances...
5 mesures demandées

Le président Ibrahim Patel
, à l’approche de la fin du mois de mars, estime que beaucoup d’entreprises ne pourront pas payer leurs salariés faute de trésorerie. La CCIR a donc envoyé un courrier au président de la République et aux Ministres concernés pour demander 5 mesures nécessaires à appliquer rapidement:

1. le report, et même l’effacement des dettes dues pendant la durée du  confinement 

2. le versement des salaires en direct de l’UNEDIC vers les salariés pour les petites et moyennes entreprises

3. la mensualisation des aides prévues: 1 500 euros de l’Etat et 2 500 euros de la Région Réunion. Concernant “ces aides vitales pour la survie des entreprises”, on pourra faire la demande des 1 500 euros dans les jours prochains, et pour les 2 500 euros dans 10 jours selon le président de la CCIR

4. une plus grande réactivité et une plus grande facilité de la part des banques, via la Bpi. “Je reconnais toutefois que les demandes de report des échéances sont acceptées facilement par les banques” dit Ibrahim Patel.

5. le renforcement de la sécurité pour les commerces et les personnes
 
“La crise sanitaire est là, elle va durer, il faut faire avec, il s’agit de trouver les moyens nécessaires pour aider les entreprises et leurs salariés, j’en appelle à la responsabilité de tous, au plus haut niveau de l’Etat et au niveau du département. Si on veut éviter une crise sociale, il faut anticiper”
… L'appel sera-t-il entendu? La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics.

Aziz Patel

... et masques pour certains


Aziz Patel
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