Le ministre chargé des Outre-mer, François Noël Buffet, au micro
Ils ont été d’abord salués par David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF) ,qui a vigoureusement dénoncé la situation d’infériorité des territoires ultramarins, pourtant partie intégrante de l’ensemble français que décrit pourtant la Constitution. De même, il a rappelé que la France n’est considérée comme un grand pays que du fait de ses territoires au-delà des côtes de l’Hexagone.
Un sujet commun à tous les territoires ultramarins: l’eau. L’eau touche le quotidien des habitants, leur santé, leur sécurité et leur lieu de vie. Dans tous les outre-mer français, l’eau pose de graves problèmes et devient, soit rare, soit polluée, soit mal distribuée, soit encore à un prix inabordable. Cette situation oblige à s’organiser pour répondre aux crises de l’eau que l’évolution climatique provoque de plus en plus souvent. Quant à la séance de l’après-midi, elle était consacrée au lancinant problème de la vie chère, tant évoquée récemment en Martinique et en Guadeloupe, notamment.
Durant la matinée, deux tables rondes étaient organisées autour de deux thèmes: mise en œuvre de la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) et prévention des risques et pollution. Parmi les territoires en situation critique: Mayotte, bien sûr, mais aussi paradoxalement, la Guyane.
La députée de Mayotte, Estelle Youssoufa, a fait une intervention très remarquée: «Nous sommes en situation de survie!» a-t-elle lancé, tandis que le maire de Sinnamary (Guyane), Michel Ange Jérémie, déplorait que, faute de niveau d’eau suffisant, des bateaux ne pouvaient plus transporter des enfants vers leur école.
Discours du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet.
Absurdité administrative parfois...
Le problème étant posé dans toute sa diversité, la seconde table ronde s’est attachée à l’inventaire des moyens à mettre en place pour rendre la gouvernance de l’eau plus efficace et pour adapter les politiques de prévention. Outre les intervenants comme le président de l’association des maires de Polynésie française, le maire du Lamentin (Martinique), Ramata Touré, adjointe au maire de Sainte-Suzanne, a évoqué les problèmes d’eau qui paradoxalement se pose dans le cirque de Salazie.
Plusieurs réponses ou pistes ont également été données par Jean-Michel Zammite, directeur des Outre-mer à l’Office Français de la Biodiversité (OFB), ne serait-ce que pour rappeler que le problème de l’eau se situe dans un environnement global que l’on doit prendre en compte de toute façon.
Les questions de la salle étaient particulièrement pertinentes. Que ce soit de la part du maire d’un atoll polynésien (la lentille d’eau douce se réduit et l’eau salée la remplace du fait de la montée progressive du niveau de l’océan), ou d’un autre maire marquisien qui voit la sécheresse croître rapidement dans son île.
Cependant, la mise en œuvre de solutions pose parfois des problèmes administratifs qui peuvent mener à l’absurde. Ainsi, Serge Hoareau s’est offert un tonnerre d’applaudissements, lorsqu’il a dénoncé l’absurdité administrative à propos du refus d’accepter qu’une commune se livre à des travaux de curage d’exutoires de cours d’eau, parce que ce n’était pas la saison!
En fin de matinée, le ministre chargé des Outre-mer, François Noël Buffet, s’est longuement exprimé sur une très grande variété de sujets (budget DOM-TOM, logement, niveaux de prix, lutte contre la pauvreté, emploi, etc.). Il s’est montré à nouveau très déterminé à travailler en association avec les représentants ultramarins, convaincu, semble-t-il que bon nombre de solutions peuvent naître dans les territoires, sous la responsabilité des autorités locales et non pas seulement depuis Paris.
PhB
David Lisnard, Président de l'AMF.
Serge Hoarau, Vice-pdt du conseil départemental de La Réunion; avec David Lisnard (Pdt de l'AMF)
Rencontre des élus des Outre-mer au Palais des congrès d'Issy-les-Moulineaux le 18 novembre 2024