Darlene Cassim a appris à aimer la vie malgré son handicap
"A travers mes textes, je veux montrer que, malgré mon handicap, je suis capable de me surpasser, dépasser mes peurs, et surtout d'apporter un message de courage et de force mentale, autant pour les personnes en général que pour les personnes portant un handicap" nous dit Darlene Cassim qui nous a envoyé le texte ci-dessous, bonne lecture!
Pour info, Darlene a créé une page Facebook intitulée "Darlene face à ses émotions".
Texte de Darlene
En grandissant, j’ai appris à –aimer– sortir de ma zone de confort et à en ressentir les bienfaits. J’ai aussi compris cette nécessité de trouver un équilibre entre mon quotidien sécurisant et ce besoin de dépassement de soi.
A répondre un grand oui face à des projets qui me semblaient alors des montagnes. J’ai appris à maîtriser mes tremblements, les difficultés liées à ma parole (hypertonie), et a accepté l'infirmité motrice cérébrale ou paralysie d'origine cérébrale (un trouble moteur non progressif lié à une lésion du cerveau survenue en période anténatale, périnatale ou dans les mois qui suivent la naissance).
J’ai appris à ne plus avoir peur de rencontrer de nouvelles personnes, de parler en public face à des inconnus.
En dépassant mes peurs, je me suis découverte enthousiaste, indépendante et apaisée.
J’ai, pour la toute première fois de ma vie, appris à regarder mon corps et à l’écouter. A me faire confiance. Je partais de loin. Depuis toute petite face à ma différence, j'avais du mal à m'accepter comme je suis, sans jugement. Alors, je me focalisais sur ma raison et je tentais de gommer ce corps.
J’ai appris à faire corps, justement, avec mon corps. J’ai aussi appris la nécessité de l’aimer un peu et d’être en harmonie avec lui. J’ai appris, compris, que l’on était un tout. Alors, et doucement, je l’ai apprivoisé.
Que le corps ne devrait jamais être perçu comme un fardeau et que l’on devrait apprendre à tous les enfants du monde à l’aimer. A s’aimer. Qu’on devrait leur dire combien ils sont merveilleux, incroyables et beaux.
J’ai aussi compris qu’il ne tenait qu’à moi de regarder mon corps d’une manière un peu différente. D’une manière un peu plus bienveillante et douce. Qu’il suffisait de changer d’angle. Qu’apprivoiser mon corps ne me rendrait pas intéressante, mais qu’il me permettrait en revanche de vivre en accord avec moi-même.
En douceur, j’ai appris à lui faire confiance, à me faire confiance.
Il y a eu, pour la toute première fois aussi, ce lâcher-prise devant un public au théâtre Lespas à Saint-Paul lors du festival. Il y a eu les mots rassurants, la bienveillance et l'absence de jugement et cette peur s'est envolée au fil de mon intervention.
Il y a eu ce sourire lorsque j’ai vu les premiers retours positifs, cette énergie incroyable de se reconnaître. Je veux dire de ne pas se trouver particulièrement mise en valeur pour être soi en mieux –et pour fuir la réalité. Mais plutôt de se voir dans ces images, et d’être sereine et apaisée face cette réalité-là.
Je crois que je voudrais me souvenir de ce sentiment incroyable de dépassement de soi. Cette sérénité et cet apaisement trouvés lors de cet évènement, l'apaisement qui me chuchote de me faire confiance, de m’écouter, de respirer; et que la vie sera alors un joli et surprenant voyage.
Et, peut-être aussi cette pensée que si j’ai pu y arriver, je pourrais encore gravir toutes ces montagnes 💪❤– et que vous aussi.💯❤...