Pari réussi disent les organisateurs du Grand Raid à l'heure du bilan, en dehors de quelques petits couacs ici et là. Beau temps, 30% seulement d'abandon, pas de gros bobos sur l'ensemble des épreuves, de beaux champions, le tout clôturé par un joli feu d'artifice juste après la remise des récompenses. Le plus grand rendez-vous sportif de la Réunion est toujours populaire, les Réunionnais aiment leur Grand Raid et la folle ambiance créée autour de l'événement, les visiteurs disent l'adorer, au même titre que les paysages grandioses qui leur sont offerts.
La victoire de Benoît Girondel a une saveur particulière , elle permet à plein d'autres coureurs de se dire que parfois les petits arrivent à montrer que la victoire n'appartient pas seulement aux élites. La déclaration de Benoît Girondel a fait son effet dans le milieu du trail local.
Les faits marquants de ce 25ème anniversaire, nous en avons relevé plusieurs : La domination totale de Andréa Huser et de Amandine Ferrato, respectivement sur la Diagonale des Fous et sur la Mascareignes. Toute aussi éclatante est la victoire de Camille Bruyas et de celle de David Hauss sur le Trail de Bourbon. Ces deux-là, sont à suivre de près et constituent la future relève locale.
Marcelle Puy réussit sa sortie
Marcelle est sortie par la grande porte, la quintuple vainqueur du Grand Raid a fait ses adieux avec une excellente 3ème place. A 47 ans, il y a pas mieux sur le plan local. Elle a retrouvé le sourire et dansé sur le podium au moment de baisser le rideau...
Le Grand Raid, c'est aussi et surtout ces moments d'émotion intense. Des pleurs, des rires, de la grimace, de la douleur, l'euphorie à l'arrivée des concurrents. Avec ses proches, ses amis, ses amis, ses enfants, chacun a vécu à sa manière le franchissement de cette ligne d'arrivée, le dossard « j'ai survécu » sur le dos. Certains ne reviendront plus, d'autres au contraire se disent prêts à redevenir fou, comme Jim Walmsley, l'américain qui démarre toujours comme une fusée. Il l'a confirmé, il s'est déjà mis sur orbite pour une plus prochaine fois...Wait and see.
Roland Chane
On a apprécié:
Ambiance : Comme d'hab', l'ambiance créée tout au long du circuit, notamment à Saint-Pierre pour le départ et à la Redoute pour l'arrivée. Les Réunionnais se sont appropriés le Grand Raid et les coureurs extérieurs de préciser justement que cette ambiance est unique « over the world ».
Fidélité : Antoine Guillon est le plus fidèle des trailers extérieurs. Il est toujours présent depuis une dizaine d'années, il s'est fait plein d'amis et d'admirateurs dans l'île. Le voir gagner après une succession de places dans le top 10 est un vœu que formulent ces admirateurs. En 2018, pourquoi pas, puisqu'il a déjà dit oui sur le podium des récompenses.
RAJ : Réunion Aventure Joëlette était à fond dans ce Grand Raid 2017, avec à sa tête l'infatigable Patrick Lefèvre, président de l'association. Ils ont porté , marché et chanté à tue-tête, afin d'offrir à de jeunes handicapés une balade inoubliable à travers les sentiers de la Réunion. Ils méritent tous une belle médaille et de partir bientôt pour le Trail de Rodrigues. Une nouvelle belle aventure les attend.
Zembrocal :
C'est l'innovation du Grand Raid 2017, avec la participation de plus d'une centaine d'équipes. Un joli succès pour une première, et une formule qui traduit bien les valeurs de partage et d'esprit d'équipe. A parier que l'an prochain ils seront plus nombreux à prendre part à ce Zembrocal péï à partager en trois.
Maloya : Les vainqueurs des différentes courses ont dansé un maloya endiablé, emportés par le rythme de cette musique étroitement liée à l'histoire des marrons. Ceux-là même qui s'étaient enfui dans cette nature escarpée et sauvage de notre île, pour retrouver leur liberté, et c'est sur la plupart de ces sentiers que nos raiders ont disputé leurs épreuves. Un maloya spontané qui a fait chaud au cœur.
On n'a pas apprécié :
Macarons : Il fallait montrer patte blanche pour accéder au stade de la Redoute. Normal. « Manque de place nous a-t-on répondu », mais dehors on a installé des barrières sur la portion de route entre le stade et le pont Vin-San. Résultat, des places ont été supprimées. Une fois arrivé devant le portail, c'était en quelque sorte : «Pas de macaron, le badge ne compte pas, circulez, y a rien à voir ». Pas facile pour les médias qui ne voulaient pas rater certaines arrivées.
Arrêt du dernier
Le dernier concurrent arrivait à l'entrée du stade de la Redoute. Canal + a eu la mauvaise idée de le stopper net pour une interview, tandis que le public attendait impatiemment devant l'arche de la délivrance. Quelques coups de sifflets des spectateurs étaient nécessaire pour que le pompier métropolitain puisse reprendre sa marche.
Quad
Un ou deux quad s'étaient faufilés dans le peloton de course, dans la traversée de Saint-Pierre, juste après le départ donné. Pour être au cœur de l'événement, ils prenaient des risques et auraient pu renverser des concurrents. « J'ai préféré resté loin des quads, ils étaient dangereux, surtout à l'allure d'un départ d'une course où il y a plus de 2000 participants », soulignait un grand-raider.
Public
Si Saint-Pierre avait fait le plein, il y aurait eu moins de monde à la Redoute. Une petite phrase que l'on a entendu à plusieurs reprises. Le public a boudé la manifestation ? On ne le pense pas, car l'une des raisons invoquées, c'est le manque de places de parking. Se garer par exemple dans le bas de la rivière , avec des enfants à porter, peut en effet en décourager plus d'un. L'idée de Bertrand Chartier (consultant de Réunion 1ère) de faire l'arrivée dans un autre lieu, au Barachois par exemple, est à creuser...