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Jeudi 19 Janvier 2023


Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande, démissionne...



Le fait est suffisamment rare pour qu'on en parle: Jacinda Ardern a créé la surprise en expliquant ne plus avoir «assez d’énergie» pour rester au pouvoir. Un vrai contraste par rapport aux hommes et femmes politiques qui persistent et signent, élection après élection, même s'ils n'ont plus l'énergie nécessaire.



Jacinda Adern, future ex-Première ministre de Nouvelle-Zélande (photo wikipédia)

Jacinda Ardern, 42 ans, était devenue Première ministre dans un gouvernement de coalition en 2017, avant de conduire le Parti travailliste de centre-gauche vers la victoire lors de l'élection suivante en 2020.

Très connue à l'étranger, et comme en plus c'est une très jolie femme, elle a fait la couverture des magazines Vogue et Time, et elle a longtemps bénéficié d'une popularité record en Nouvelle-Zélande, où les médias ont même parlé de "Jacindamania".

Ce jeudi 19 janvier, elle a donc annoncé sa démission, qui sera effective au plus tard le 7 février. "Je sais ce qu’il faut pour faire ce travail, et je sais que je n’ai plus assez d’énergie en moi pour lui rendre justice... Je sais qu’il y aura de nombreuses discussions après cette annonce pour comprendre quelles ont été les ‘vraies’ raisons de mon départ...

Le seul angle intéressant que vous trouverez, c’est qu’après six ans de gros challenges, je suis humaine. Les politiques sont humains, on donne tout ce qu’on peut, aussi longtemps qu’on le peut...
Je pars parce qu'un poste aussi privilégié s'accompagne d'une grande responsabilité. La responsabilité de savoir quand vous êtes la bonne personne pour diriger, et aussi quand vous ne l'êtes pas", a-t-elle dit.


Elle s'est dite aussi impatiente de passer plus de temps avec sa fille Neve -dont elle a donné naissance pendant son mandat-, et de se marier avec son compagnon Clarke Gayford, star de la télévision australienne. La vie de famille avant la vie politique, elle est "humaine" voilà tout!


Elle est épuisée, elle préfère démissionner plutôt que de mal gouverner... (photo réseaux sociaux)

Durant son mandat, Jacinda Ardern a été confrontée à la pandémie Covid-19, à une éruption volcanique meurtrière, et au terrible attentat perpétré par un suprémaciste blanc dans une mosquée de Christchurch en 2019, avec 51 fidèles musulmans tués. Elle avait alors rappelé les valeurs de «diversité, bienveillance et compassion» qui définissait la Nouvelle-Zélande, devenant ainsi un exemple, un modèle.

Le parti travailliste va désigner un nouveau chef. Le vice-Premier ministre, Grant Robertson, a fait savoir qu'il ne serait pas candidat à la succession de Jacinda Ardern. Les prochaines élections auront lieu le 17 octobre.

Voir une personnalité politique affirmer qu’elle n’a «plus assez d’énergie», rappeler qu’elle «est humaine» et quitter le pouvoir des mois avant une élection, a de quoi surprendre. "C’est surprenant, mais en même temps ça ne l’est pas vraiment venant d’une femme, a expliqué Maud Navarre, docteure en sociologie, spécialisée sur la question des femmes en politique, dans Le HuffPost de ce jeudi.

"À travers les différentes études que j’ai pu faire auprès des élues locales et nationales, ce type de discours revient assez souvent. Elles ont tendance à revendiquer une manière de faire de la politique qui est différente et qui s’appuie notamment sur ces qualités d’humanité, d’écoute, d’empathie. C’est aussi ce qui est souvent attendu d’elles: de faire autrement. C’est quelque chose qui a traversé la carrière politique de Jacinda Ardern".

Il faut donc saluer l'initiative et le courage de Jacinda Ardern, ce qui n'est pas le cas de la majorité des hommes et femmes politiques qui entendent s'accrocher à leurs sièges coûte que coûte, quand bien même ils et elles ne sont plus vraiment à la hauteur de leurs responsabilités. Soif de pouvoir? Besoin de gagner un maximum d'argent? Envie d'exister le plus longtemps possible?...

 A.P.


Aziz Patel
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