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Vendredi 10 Avril 2020


Le Préfet et les représentants religieux de l'île ont fait le point sur les fêtes à venir



En ce vendredi saint de Pâques, le Préfet de La Réunion avait convié différents représentants des communautés religieuses à une visio-conférence de presse afin d'évoquer Pâques, le jour de l'an tamoul, le début du Ramadan,...
La diffusion ayant été interrompue à un certain moment (incident technique), nous n'avons pas pu avoir les différents intervenants. Voici l'essentiel des déclarations.



Jacques Billant, Préfet de La Réunion
"Le confinement est la vérité" a dit Jacques Billant, Préfet de La Réunion, rappelant qu'il "ne fallait pas vendre la peau du virus avant de l'avoir tué. Le virus et bien présent, il ne faut rien lui céder, restons dans le combat". 

Confirmant un renforcement du confinement avec une présence accrue des forces de l'ordre pour sanctionner les "inconscients": "Aller faire ses course trois fois par jour, faire une fête entre voisins, effectuer des regroupements ici et là, vendre de l'alcool alors que c'est interdit à partir de 17h, refus d'obtempérer... il s'agit de comportements irresponsables, la sécurité collective est en jeu" a dit le Préfet qui confirme que 7 600 PV ont déjà été dressés et une centaine de procédures entamées contre les commerces vendant de l'alcool après l'heure prévue. 

Jacques Billant a aussi abordé la mission du porte-hélicoptères Mistral, dans nos eaux ce vendredi pour faire le plein de produits nécessaires à emmener à Mayotte. "L'armée répond présent sur le terrain, et il y a aussi un pont aérien qui est en place via KLM/Air France". Un avion de la flotte transporte régulièrement du fret de l'Europe vers La Réunion avant de redécoller pour l'Afrique du Sud. 

Et en ce mois d'avril synonyme de plusieurs fêtes religieuses (Pâques ce week-end, jour de l'an tamoul le 14 avril, début du Ramadan le 24 avril), le Préfet a invité différents intervenants pour les consignes à donner aux fidèles.

Omar Issop, secrétaire général du Groupe Interreligieux de La Réunion
Omar Issop, secrétaire général du Groupe Interreligieux de La Réunion, a invité la population à "ne pas tomber dans le pessimisme et la morosité. Nos aînés ont connu la résilience et ils se sont relevés. Nous sommes aujourd'hui frappés par l'infiniment petit (en référence à Blaise Pascal), il s'agit de respecter les consignes données par les autorités. On est en stade 2, il ne faut pas baisser la garde, c'est un enjeu de santé publique".

Omar Issop a incité les Réunionnais à faire preuve de patience et d'amour: "C'est l'occasion d'un resserrement des liens familiaux. Les portes des églises, mosquées, temples, sont fermées, mais la porte de la miséricorde divine est ouverte..."

Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de La Réunion
C'est le week-end de Pâques, marqué traditionnellement par de nombreux événements, mais pour cette année, tout est annulé: "Sensible aux gestes barrières et attentif au confinement strict, l'Eglise a pris des décisions" dit Monseigneur Gilbert Aubry, évêque de La Réunion. "Toutes les églises sont fermées, les baptêmes, communions, mariages, sont reportés, les prêtres sont accessibles uniquement par téléphone".

Seule exception: les obsèques. "Un protocole de sécurité a été mis en place" dit l'évêque, "seuls le cercueil et quelques membres du défunt entrent à l'église, il n'y a pas de présentation de condoléances, et au cimetière, l'accès est réduit au minimum. Et pour les personnes décédées à l'hôpital, un protocole strict a aussi été mis en place avec le CHU. Les messes pour les personnes disparues se feront après le confinement".

Pour Pâques, Monseigneur Aubry appelle les fidèles à écouter Radio Arc-en-Ciel, à regarder la messe à la télévision le dimanche matin (église 2.0), et à suivre les réseaux sociaux dédiés aux prières. L'évêque a eu une pensée pour les malades et pour les soeurs Carmélites, "confinées dans le confinement" aux Avirons.

"Nous sommes devant l'inconnu" dit Gilbert Aubry qui a rappelé les différentes épidémies qui ont touché La Réunion et fait des milliers de victimes: le choléra en 1859, la grippe espagnole en 1919, la poliomyélite, le chikungunya, la dengue... "Nous ne devons pas devenir un pays de fous (de dingues pour faire un jeu de mots), la raison et la responsabilité doivent l'emporter. Cette épidémie nous permet de découvrir notre fragilité qui doit être synonyme de solidarité.

Quand on piétine la planète et la biodiversité, le virus se réveille. Après, la vie ne recommencera pas comme avant, il faudra faire preuve de sobriété et intégrer l'écologie comme mode de comportement. Nous avons des perspectives d'espérance, d'amour et de bonheur"
a dit l'évêque de La Réunion.
 

Pasteur Christophe Cousinie, de l’Eglise protestante,
Jean-Luc Amaravady, président de la Fédération Tamoule de La Réunion, Nazir Patel, président du Conseil Régional du Culte Musulman, et Pasteur Christophe Cousinie pour l’Eglise protestante, sont également intervenus, mais la vidéo de la conférence ayant été coupée en raison d'un incident technique, nous n'avons pas pu les entendre.

Le Conseil Régional du Culte Musulman a toutefois envoyé un communiqué de presse dont nous reprenons les grandes lignes.

"Afin de respecter ces mesures réglementaires, les responsables des mosquées et lieux de culte de La Réunion ont unanimement décidé de fermer les mosquées et salles de prières, entraînant de fait I'arrêt des appels à la prière.
 
Cette décision, empreinte de gravité, a été guidée de surcroit -comme nous le recommande les enseignements de I'Islam- par le principe essentiel de protection de la vie...

Nous approchons maintenant du mois de Ramadan, qui revêt une importance exceptionnelle pour tous les musulmans, qui vont devoir le vivre et le pratiquer dans les conditions que nous connaissons aujourd'hui.

Dans les mosquées ou l'appel à la prière (adhân) par haut parleur était I'usage, les responsables ont unanimement décidé de le reprendre, progressivement à partir du jeudi 16 avril 2020 -pour la prière du coucher du soleil-, en l'adaptant, comme le prévoit les textes en pareille circonstance, pour faire la prière chez soi.

Bien entendu, les mosquées et lieux de prières restent fermés et inaccessibles aux fidèles. Toutes les prières doivent continuer à être effectuées chez soi et ce tant que Ia situation l'exigera, y compris pendant le mois de Ramadan".


Aziz Patel
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