Ibrahim Patel (au centre), président de la CCIR, entouré des élus Zarif Mansoor et Younous Adame, lors de la conférence de presse
La pilule a du mal à passer chez certains acteurs économiques: l'Autorité de la Concurrence a validé le rachat de Vindémia par le Groupe Bernard Hayot (GBH), avec toutefois quelques conditions, la revente de quelques magasins à Make Distribution et au groupe Thien Ah Koon (Intermark), une décision mal acceptée par les chambres consulaires.
C'est Ibrahim Patel, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion, qui a expliqué les raisons de cette démarche à la presse locale.
"Nous ne sommes pas d'accord pour ce rachat et demandons un délai. Nous avions été auditionnés par l'Autorité de la Concurrence, et nous avions dit qu'il fallait passer directement en phase 2, ce qui permettrait une analyse plus approfondie du dossier, non limitée au seul secteur de la distribution alimentaire, nous n'avons pas été écoutés, on a précipité les choses" regrette Ibrahim Patel.
Pourquoi un délai? "C'est une opération hors normes qui touche l'ensemble de la structuration de la distribution à La Réunion (plateforme, centrale de référencement, structure de grossiste, format de magasin, approvisionnement des petites structures,...), et elle va acter la domination d'un groupe sur environ 1/3 des dépenses de ménages réunionnais (alimentaire, automobile, bricolage, sport, ...). Il s'agit donc de redessiner la cartographie économique de l'île et revoir ce dossier de rachat de manière attentive afin de sécuriser notre avenir économique".
C'est Ibrahim Patel, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion, qui a expliqué les raisons de cette démarche à la presse locale.
"Nous ne sommes pas d'accord pour ce rachat et demandons un délai. Nous avions été auditionnés par l'Autorité de la Concurrence, et nous avions dit qu'il fallait passer directement en phase 2, ce qui permettrait une analyse plus approfondie du dossier, non limitée au seul secteur de la distribution alimentaire, nous n'avons pas été écoutés, on a précipité les choses" regrette Ibrahim Patel.
Pourquoi un délai? "C'est une opération hors normes qui touche l'ensemble de la structuration de la distribution à La Réunion (plateforme, centrale de référencement, structure de grossiste, format de magasin, approvisionnement des petites structures,...), et elle va acter la domination d'un groupe sur environ 1/3 des dépenses de ménages réunionnais (alimentaire, automobile, bricolage, sport, ...). Il s'agit donc de redessiner la cartographie économique de l'île et revoir ce dossier de rachat de manière attentive afin de sécuriser notre avenir économique".
L'enseigne Jumbo Score va bientôt disparaître du paysage local...
Geler les projets de grandes surfaces pendant 10 ans...
Avec ce rachat, Carrefour va passer de 18 636 m2 de surface à 48 165 m2, devenant le n°1 local, avec un chiffre d'affaires annuel estimé de 700 millions d'euros, suivi de Leclerc avec 37 291 m2 et un chiffre d'affaires estimé à 600 millions d'euros.
La dénonciation de cette opération fusion/acquisition serait-elle, en filigrane, une demande afin de favoriser un rachat de Vindémia par des entreprises réunionnaises au détriment d'un groupe antillais (GBH)? "Non, il n'y a aucun débat à ce sujet" répond catégoriquement le président de la CCIR, "GBH emploie plusieurs milliers de Réunionnais et nous défendons avant tout les emplois".
Partant de ce dossier sensible, et afin de protéger les commerces traditionnels, Ibrahim Patel profite pour demander l'arrêt total des constructions de magasins en périphérie de nos villes et la mise en place d'une zone franche globale pour La Réunion.
"Un peu plus de 189 000 m2 de surfaces en périphérie sont dans les cartons, ces projets vont accentuer les déséquilibres et fragiliser les centres-ville, nous demandons le gel de tous les projets pendant 10 ans, le temps de laisser l'économie de l'île respirer" dit Ibrahim Patel.
"La crise des Gilets Jaunes et maintenant celle de la Covid-19 ont considérablement fait baisser les recettes des petites et moyennes entreprises, tandis que les grandes surfaces alimentaires ont vu leurs chiffres d'affaires en augmentation pendant le confinement.
Plus de 5 000 commerces risquent de fermer dans notre île, le chômage va encore augmenter!" prévient le président de la CCIR. "Nous demandons donc au gouvernement un véritable plan de soutien pour les commerces en centre urbain et pour les commerces alimentaires de proximité et des écarts".
Et la CCIR renouvelle une demande, déjà faite par le passé: que La Réunion soit classée Zone Franche Globale, ce qui permettrait de relancer l'économie locale.
Avec ce rachat, Carrefour va passer de 18 636 m2 de surface à 48 165 m2, devenant le n°1 local, avec un chiffre d'affaires annuel estimé de 700 millions d'euros, suivi de Leclerc avec 37 291 m2 et un chiffre d'affaires estimé à 600 millions d'euros.
La dénonciation de cette opération fusion/acquisition serait-elle, en filigrane, une demande afin de favoriser un rachat de Vindémia par des entreprises réunionnaises au détriment d'un groupe antillais (GBH)? "Non, il n'y a aucun débat à ce sujet" répond catégoriquement le président de la CCIR, "GBH emploie plusieurs milliers de Réunionnais et nous défendons avant tout les emplois".
Partant de ce dossier sensible, et afin de protéger les commerces traditionnels, Ibrahim Patel profite pour demander l'arrêt total des constructions de magasins en périphérie de nos villes et la mise en place d'une zone franche globale pour La Réunion.
"Un peu plus de 189 000 m2 de surfaces en périphérie sont dans les cartons, ces projets vont accentuer les déséquilibres et fragiliser les centres-ville, nous demandons le gel de tous les projets pendant 10 ans, le temps de laisser l'économie de l'île respirer" dit Ibrahim Patel.
"La crise des Gilets Jaunes et maintenant celle de la Covid-19 ont considérablement fait baisser les recettes des petites et moyennes entreprises, tandis que les grandes surfaces alimentaires ont vu leurs chiffres d'affaires en augmentation pendant le confinement.
Plus de 5 000 commerces risquent de fermer dans notre île, le chômage va encore augmenter!" prévient le président de la CCIR. "Nous demandons donc au gouvernement un véritable plan de soutien pour les commerces en centre urbain et pour les commerces alimentaires de proximité et des écarts".
Et la CCIR renouvelle une demande, déjà faite par le passé: que La Réunion soit classée Zone Franche Globale, ce qui permettrait de relancer l'économie locale.
Le président de la CCIR demande le gel des projets grandes surfaces en cours pour une période de 10 ans
Pas de recours, un courrier au Ministre de l'Economie...
Les trois chambres consulaires ne peuvent pas, légalement, déposer un recours contre la décision de l'Autorité de la Concurrence sur le rachat de Vindémia par GBH, elles en appellent donc à Bruno Lemaire, le ministre étant le seul qui pourrait lancer une phase 2 d'étude du dossier, "afin de procéder à une analyse approfondie de l'impact de ce rachat"...
Recours ou pas? D'autres acteurs (les concurrents de la grande distribution, une association,...) envisageraient de le faire, on en saura plus prochainement, mais Isabelle de Silva, présidente de l'Autorité de la Concurrence, a été on ne peut plus claire dans les interviews données aux quotidiens locaux: "Nous avons demandé à GBH des engagements considérables, les plus importants vus dans la grande distribution... Je comprends que cette opération d'envergure suscite remarques et inquiétudes, mais nous avons mis en place des modalités d'étude et d'analyse hors normes afin d'avoir une vision la plus complète possible avant la décision finale"... Fermez le ban? Wait and see!
Aziz Patel
Les trois chambres consulaires ne peuvent pas, légalement, déposer un recours contre la décision de l'Autorité de la Concurrence sur le rachat de Vindémia par GBH, elles en appellent donc à Bruno Lemaire, le ministre étant le seul qui pourrait lancer une phase 2 d'étude du dossier, "afin de procéder à une analyse approfondie de l'impact de ce rachat"...
Recours ou pas? D'autres acteurs (les concurrents de la grande distribution, une association,...) envisageraient de le faire, on en saura plus prochainement, mais Isabelle de Silva, présidente de l'Autorité de la Concurrence, a été on ne peut plus claire dans les interviews données aux quotidiens locaux: "Nous avons demandé à GBH des engagements considérables, les plus importants vus dans la grande distribution... Je comprends que cette opération d'envergure suscite remarques et inquiétudes, mais nous avons mis en place des modalités d'étude et d'analyse hors normes afin d'avoir une vision la plus complète possible avant la décision finale"... Fermez le ban? Wait and see!
Aziz Patel
La répartition des surfaces par enseigne dans l'île (hyper et supermarchés) après rachat de GBH et revente de certains magasins
1. Carrefour: 48 165 m2
2. E.Leclerc: 37 291 m2
3. Système U: 31 519 m2
4. Leader Price: 21 451 m2
5. Run Market: 19 735 m2
6. Intermark: 9 738 m2
7. Indépendants/Sans enseigne: 9 467 m2
8. Auchan: 4 500 m2
1. Carrefour: 48 165 m2
2. E.Leclerc: 37 291 m2
3. Système U: 31 519 m2
4. Leader Price: 21 451 m2
5. Run Market: 19 735 m2
6. Intermark: 9 738 m2
7. Indépendants/Sans enseigne: 9 467 m2
8. Auchan: 4 500 m2