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Jeudi 2 Avril 2020


Les femmes victimes de violences pendant le confinement: moins de plaintes dans notre île, découvrez tous les contacts utiles



Alors qu'en métropole, que ce soit en zone gendarmerie qu'en zone police, on a constaté une explosion de cas de femmes victimes de violence domestique, à La Réunion le nombre de cas a diminué depuis le confinement. Vous avez dit bizarre. On dira plutôt qu'elles craignent de se plaindre... Mesdames qui êtes victimes, lisez bien tout ce qui suit, il y a le constat et aussi et surtout les contacts utiles pour faire part de votre situation.



3919 mais aussi d'autres contacts disponibles 24h sur 24
Marlène Schiappa, Secrétaire d’État à l’égalité des sexes, a révélé une augmentation alarmante des cas de violence domestique depuis le début du confinement en métropole. Alors que les signalements de violence conjugale ont augmenté de 32 % en une semaine dans toute la France, il ont augmenté  de 36 % à Paris. Enorme!

"La promiscuité, l'isolement sont des terreaux favorables aux actes de violence à l'égard des femmes et des enfants pour les familles à transactions violentes" explique la Préfecture de La Réunion.

Lors de la conférence de presse organisée ce jeudi 2 avril, en direct sur le Facebook Exclusif.re, Isabelle Rebattu, sous-préfète en charge de la cohésion sociale à la Préfecture de La Réunion, n'a pas pu répondre précisément à la question posée par notre média: combien d'appels et de plaintes pendant le confinement, et quelle est la différence par rapport à une période dite "normale"?

Un communiqué de la Préfecture a apporté des précisions sur le sujet, avec ce constat alarmant et qui interpelle: "une baisse préoccupante des sollicitations et des appels aux forces de l’ordre..."

A La Réunion, les femmes ont-elles peur d'appeler pour dénoncer leurs situations? Ou alors elles n'ont pas la possibilité de le faire, constamment surveillées par leurs bourreaux?

Voici les précisions de la Préfecture de La Réunion

I. La situation des violences conjugales constatées

• Selon les forces de l'ordre, le nombre de faits déclarés et le nombre d'interventions sont en diminution.
     
• La Police Nationale révèle 38 plaintes pour violences conjugales du 17 au 24 mars 2020, contre 58 cas sur la même période en 2019 (soit une diminution de 34 %).

• La Gendarmerie annonce une baisse du nombre d'interventions pour les différends familiaux depuis le début du mois: 117 interventions sur la semaine du 2 au 8 mars, 102 du 9 au 15 mars (-12,8%), et 99 du 16 au 22 mars 2020 (-2,9%).

• Les associations d'aide aux victimes signalent qu'elles ne reçoivent quasiment plus d'appels des victimes (une quinzaine de situations traitées en une semaine). Quelques-unes tentent de garder le contact avec les situations en cours de suivi. Les relations sont plus aisées pour les victimes déjà séparées des auteurs. A contrario elles semblent impossibles lorsque la victime se retrouve confinée avec l'auteur. 

Le 115, pour une mise à l’abri d’urgence, informe que le nombre d'appels de femmes victimes de violences se réduit depuis la période de confinement.

• Au niveau de la justice, le nombre d'affaires déclarées pour violences conjugales est également à la baisse.

"Ce constat semble en décalage avec ce qui est pressenti" dit la Préfecture. "Dans des conditions de confinement, les enfants et les femmes vivent dans un climat de pression permanente, enfermés dans une cohabitation ininterrompue où les motifs pour enclencher les cycles de violences se multiplient".

Cette situation interpelle et peut s'expliquer par deux raisons majeures selon les autorités:

Soit les victimes pensent que personne n'a le droit de circuler en dehors des motifs règlementaires, et qu'en conséquence, les prises en charge habituelles ne sont pas assurées. 

Soit elles ne peuvent pas, en présence des auteurs de violences, agir et alerter sans craindre pour leur vie.

Stop à la violence!
II. Les mesures locales en vigueur pendant la crise

- Les acteurs locaux sont encouragés à communiquer le plus largement possible afin d'informer la population, les victimes ne doivent pas se considérer seules face aux agissements violents  peuvent toujours solliciter l'aide des associations, des forces de l'ordre, des travailleurs sociaux. Tous les dispositifs de mise à l'abri d'urgence, de protection, d'accompagnement social, juridique et psychologique restent mobilisables pendant le confinement.

- Les associations d'écoute et d'accompagnement des victimes de violences sont toujours joignables. Les 7 lieux d'accueil, d'écoute et d'orientation, les 2 accueils de jour et le Planning familial sont disponibles pour toutes saisines relatives aux violences domestiques. Elles se sont organisées pour assurer des permanences en continu, des partenariats se sont renforcés entre elles pour accompagner efficacement les victimes.

Le réseau VIF propose d’étendre exceptionnellement son champ d’intervention en offrant aux professionnels du Centre Hospitalier de l’Ouest (urgences, maternité, pédiatrie, en gynécologie obstétrique, etc.), de les aider dans la gestion des dossiers de violences intrafamiliales en effectuant la mise en lien avec les services externes concernés.
Ce nouveau partenariat présente le double intérêt d’alléger le personnel soignant et de proposer aux femmes victimes une prise en charge ciblée. Une expérimentation qu’il conviendra de dupliquer dans les 3 autres arrondissements.


C. La mise à l’abri des femmes victimes de violences s'est renforcée. Le 115 maintient son principe de réponse systématique pour les femmes victimes de violences. En partenariat avec la CAF, une nouvelle structure d'accueil d'urgence des femmes victimes et de leurs enfants a vu le jour récemment: 30 places supplémentaires complètent désormais les 22 places existantes des Structures d'accueil d'urgences temporaire (SAUT).

Ainsi depuis une semaine, une nouvelle équipe de travailleurs sociaux et techniques (gardiennage et logistique) accueille les femmes victimes de violences; des entretiens psychologiques leur sont proposés par l'ARIV (Antenne Réunionnaise de l'Institut de Victimologie).

D. Les dispositifs de protection des femmes victimes sont mobilisables. Les forces de l’ordre sont pleinement mobilisées, les 8 ISCG en poste assurent à distance des accompagnements des victimes en étroite collaboration avec les commissariats de police et les brigades de gendarmerie.
Les téléphones grave danger (TGD) sont toujours attribués (3 depuis le début du confinement). Les juridictions assurent des permanences pénales priorisant le traitement des situations de violences conjugales. Les titres de séjour, sur décision du préfet, sont prolongés de 3 mois renforçant ainsi la protection des femmes étrangères victimes de violences conjugales.

E. L’alcool est un facteur causal des violences intrafamiliales. Dans cette période de confinement qui expose plus encore les femmes et les enfants victimes de violences, le préfet interdit la vente à emporter d’alcool de 17h à 6h sur l’ensemble du territoire. Cette mesure entre en vigueur immédiatement jusqu’au 15 avril.

Il faut que ça s'arrête!
III- Les espaces nationaux d'écoute et d'orientation sont toujours opérationnels en métropole et outre-mer

• Le 39 19, Violences Femmes Info, poursuit l’écoute des femmes victimes de violences appelant via un fixe ou un portable.

• Le numéro d’appel pour l’enfance en danger, le 119, continue d'être en service. Gratuit depuis un fixe ou un portable, il continue à être joignable 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. Notre vigilance doit redoubler en cette période. Tout témoin de violence commise sur un enfant, même auditif, même dans le doute, ne doit pas hésiter à composer le 119.

• La plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes reste active arretonslesviolences.gouv.fr. Elle permet aux victimes, sans obligation de déclarer leur identité, d’entrer en contact avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles, de bénéficier d’assistance et de conseils, d’être orientées vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge sociale et/ou psychologique. Elle est active 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et accessible depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone.  Ce sont des modalités plus adaptées à la période de crise actuelle.

Sont en cours d'application à La Réunion, le numéro d'alerte par SMS 114, l'alerte donnée par les pharmaciens de l'île, et les permanences des associations dans les grandes surfaces.
 

Les femmes qui appellent à l'aide sont accompagnées et protégées
LES CONTACTS UTILES PENDANT LE CONFINEMENT

Les associations d'écoute et d'accompagnement des victimes de violences conjugales
AFECT : 0692 61 76 59 - afecttt3@orange.fr
AMAFAR-EPE (accueil de jour et LAEO) : 0262 30 53 30 (de 9h à 16h) - direction@amafar-epe.re
ARIV : 0692 61 08 88 - antenne.victimo.run@gmail.com
CEVIF : 0692 14 58 45 - cevif@orange.fr
Femmes Solid’Air ! : 0692 23 32 23 - 0692 36 53 91 - 0692 26 53 52 - femmes-solid.air@orange.fr
Réseau VIF : 0262 96 04 24 (du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 16h) contact@reseauvif.com
UFR : 0262 45 57 07 - ufr@live.fr
Femmes des Hauts, Femmes d’Outre-mer (accueil de jour) : 0692 01 20 86 – 0692 06 53 53 fhom.adh@gmail.com
Planning Familial : 0692 47 08 70 - 0693 13 51 37 - 0692 77 46 12 – dir.planningfamilial@gmail.com


Pour une demande de téléphone grave danger
Le Réseau VIF et l’ARAJUFA poursuivent leur activité durant cette période. Elles continuent à distance à évaluer les situations de danger et à accompagner les personnes.
Réseau VIF : 0262 96 04 24 - contact@reseauvif.com
ARAJUFA : 0692 95 40 70 - arajufa@wanadoo.fr


Les plateformes d’écoute nationales
 
3919
Les écoutantes du 39 19 disposent d’un transfert d’appel pour continuer à assurer à domicile une écoute à distance avec des horaires limités: du lundi au samedi, de 9h à 19h (heures de métropole). Rappelons que ce numéro n’est pas un numéro d’urgence.

arretonslesviolences.gouv.fr
Plateforme de signalement en ligne des violences conjugales, sexuelles, sexistes, gratuite, anonyme, sécurisée., 24h/24, 7j/7
La plateforme d’urgence nationale pour l’enfance en danger

119
Numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l'être, gratuit depuis un fixe ou un portable.
Accessible 24h/24 et 7j/7


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