Mayotte, une île française qui vit à la manière comorienne?
On ne pourra pas refaire l'histoire hélas, mais qu'est-ce qui a poussé la France à vouloir absolument la souveraineté sur cette île comorienne? Des raisons stratégiques assurément, mais le jeu géopolitique en valait-il la chandelle?
Juste un rappel des faits via Wikipédia: c'est en 1841 que le sultan en place vend Mayotte à la France, cédant ainsi sa souveraineté à la monarchie de Louis-Philippe 1er. Le début des hostilités avec les Comores qui, de manière régulière, revendiquent Mayotte comme île comorienne, en vain. Nous passerons sur toutes les passes d'armes qui ont eu lieu entre les différents intervenants des deux pays.
En 1974, une consultation sur l'indépendance est organisée dans les quatre îles de l'archipel des Comores. Le "oui" l'emporte avec 95% des voix dans toutes les îles de l'archipel sauf à... Mayotte, où le "non" l'emporte à près de 64%.
En 2000, la France a le projet d’implanter à Mayotte une base militaire navale dotée d’un port en eau profonde. Ce projet ne verra pas le jour, mais sera compensé par l’implantation d’une station d’écoute du réseau satellitaire français d’espionnage des communications, mise en service en 2000 sur l'île de Petite-Terre: le centre d'écoute militaire des Badamiers. La raison stratégico-militaire est donc bien réelle...
En mars 2009, la France, selon l'engagement du président de la République Nicolas Sarkozy, organise un ultime référendum sur la départementalisation dont les résultats sont contestés par le président de l'Union des Comores: 95 % des votants (soit 57 % seulement des électeurs) confirment alors leur volonté de rester français.
Le 31 mars 2011, Mayotte est devenu officiellement le 101ème département de France et son cinquième département d’outre-mer, avec un statut particulier, la même assemblée exerçant les compétences du Conseil départemental et du Conseil régional.
Juste un rappel des faits via Wikipédia: c'est en 1841 que le sultan en place vend Mayotte à la France, cédant ainsi sa souveraineté à la monarchie de Louis-Philippe 1er. Le début des hostilités avec les Comores qui, de manière régulière, revendiquent Mayotte comme île comorienne, en vain. Nous passerons sur toutes les passes d'armes qui ont eu lieu entre les différents intervenants des deux pays.
En 1974, une consultation sur l'indépendance est organisée dans les quatre îles de l'archipel des Comores. Le "oui" l'emporte avec 95% des voix dans toutes les îles de l'archipel sauf à... Mayotte, où le "non" l'emporte à près de 64%.
En 2000, la France a le projet d’implanter à Mayotte une base militaire navale dotée d’un port en eau profonde. Ce projet ne verra pas le jour, mais sera compensé par l’implantation d’une station d’écoute du réseau satellitaire français d’espionnage des communications, mise en service en 2000 sur l'île de Petite-Terre: le centre d'écoute militaire des Badamiers. La raison stratégico-militaire est donc bien réelle...
En mars 2009, la France, selon l'engagement du président de la République Nicolas Sarkozy, organise un ultime référendum sur la départementalisation dont les résultats sont contestés par le président de l'Union des Comores: 95 % des votants (soit 57 % seulement des électeurs) confirment alors leur volonté de rester français.
Le 31 mars 2011, Mayotte est devenu officiellement le 101ème département de France et son cinquième département d’outre-mer, avec un statut particulier, la même assemblée exerçant les compétences du Conseil départemental et du Conseil régional.
Nicolas Sarkozy, fier comme Artaban, était venu confirmer que la départementalisation était acquise, mais pour la cérémonie officielle, il n'est pas venu pour ne pas froisser les Comores
Moment fort donc dans l'histoire insulaire qui se fera dans une certaine discrétion "diplomatique", en l'absence du président Sarkozy: seule la Ministre de l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, participera aux cérémonies, car Mayotte est toujours revendiquée par la République des Comores, et l'ONU n'a jamais entériné le référendum confirmant le souhait de la population mahoraise de rester française.
"Pourtant, le changement de statut de Mayotte n'est pas anodin" écrivait à l'époque un certain Yves Thréard. "Financièrement d'abord, il coûtera aux contribuables français. Culturellement ensuite, cette île lointaine, que la France a voulu unilatéralement garder au moment de l'indépendance des Comores, en 1974, n'a rien à voir avec les Antilles ou La Réunion. Elle est de tradition musulmane, à mille lieues des lois françaises. Deux bonnes raisons pour que tous les Français soient consultés par référendum comme cela avait été fait pour la Nouvelle Calédonie"... Ce ne fut pas le cas.
"Pourtant, le changement de statut de Mayotte n'est pas anodin" écrivait à l'époque un certain Yves Thréard. "Financièrement d'abord, il coûtera aux contribuables français. Culturellement ensuite, cette île lointaine, que la France a voulu unilatéralement garder au moment de l'indépendance des Comores, en 1974, n'a rien à voir avec les Antilles ou La Réunion. Elle est de tradition musulmane, à mille lieues des lois françaises. Deux bonnes raisons pour que tous les Français soient consultés par référendum comme cela avait été fait pour la Nouvelle Calédonie"... Ce ne fut pas le cas.
Certains sont même allés plus loin, qualifiant ce référendum sur Mayotte de "vaste mascarade ou escroquerie! A-t-on demandé aux financeurs leur avis? Non! On a demandé aux Mahorais de se prononcer. Pour résumer, la question a été simple: voulez-vous bénéficier des bénéfices de notre régime social: allocations diverses, argent qui tombe du ciel... sans aucune garantie des frontières? Cette île musulmane est envahie illégalement par les populations des îles voisines elles aussi musulmanes... La France ne parvient pas à faire face à cette immigration sauvage et clandestine".
«Ce choix de rester française est à l'origine d'un contentieux international avec les autorités comoriennes, qui n'ont jamais admis le maintien de la souveraineté française sur Mayotte, contentieux qui perdure jusqu'à ce jour», notait déjà le Sénat en 2012. L'Union des Comores continue d'ailleurs à demander sa souveraineté sur Mayotte.
Les Comores revendiquent la souveraineté de Mayotte...
En tout cas, aujourd'hui encore, ce département détient plusieurs records, notamment celui de la plus forte densité de population sur un territoire français après la région parisienne, avec 690 habitants au km2 en 2017, celui du plus fort taux d’illettrisme avec 40% des 16 à 64 ans ne sachant ni lire et écrire, celui du plus fort taux de chômage des jeunes avec 43% de la jeunesse mahoraise sans emploi, et enfin celui du plus faible PIB par habitant. La corruption, liée à la masse d'argent déversée par la France sans véritable contrôle, a aussi contribué à l'appauvrissement de l'île.
Il y a deux ans, l'île a été paralysée pendant plusieurs mois par des violences inqualifiables, la France ayant eu beaucoup de mal à rétablir l'ordre, et beaucoup de Français avaient alors décidé l'île aux parfums. Bis repetita en cette période de confinement: violences, agressions, vols, pillages de magasins, cambriolages, menaces, forces de l'ordre blessées, non-respect du confinement,... une bonne partie de la population mahoraise ne respecte rien, en tout cas pas les lois françaises. L'insécurité est une réalité et toutes violences répétées ont un coût, forcément assumée par l'Etat français.
Autre problématique soulevée par la population réunionnaise, l'arrivée massive de Mahorais dans notre île. "Dans la délinquance constatée à La Réunion, on retrouve souvent des jeunes Mahorais impliqués" dit un inspecteur de police. Evidemment, les bien-pensants vont critiquer le racisme des Réunionnais, mais dans une île qui subit également une crise économique et sociale importante, avec un nombre de chômeurs très élevé, les "étrangers" ont mauvaise presse, une xénophobie qui augmente justement au regard du comportement d'une minorité de Mahorais qui ne parvient pas à s'intégrer et a fini par donner automatiquement une image négative de leur communauté. Le sujet des Mahorais de La Réunion n'est pas tabou loin s'en faut, il suffit d'écouter.
Le confinement n'a absolument pas été respecté, d'aucuns prétexteront la pauvreté, la promiscuité, les conditions de vie, etc... pour justifier cette désobéissance civile, toujours est-il que la situation est tendue. "Nous avons décidé de retarder le déconfinement pour nous donner tous les moyens de maîtriser l'épidémie" a dit Edouard Philippe. 854 malades à ce jour, 10 décès, un nombre de cas qui augmente chaque jour, Mayotte fait figure de bonne dernière de la classe. Le député Mansour Kamardine a beau regretter cette décision du Premier Ministre, il sait pertinemment que le confinement ne sera toujours pas respecté par les Mahorais dans les jours qui viennent.
Si Mayotte était aujourd'hui comorienne, il n'y aurait quasiment pas de cas de personnes contaminées là-bas, les Comores ayant bizarrement déclaré avoir recensé un premier cas le 30 avril (8 cas désormais) et un décès. Et le président comorien Azali Assoumani n'a pas appelé la France à la rescousse mais Madagascar, la Grande Ile ayant le "remède miracle" anti-Covid-19.
Quand on voit toute la France déconfinée, sauf Mayotte, on se dit qu'il y a effectivement un énorme décalage entre la France -quatre départements d'outre-mer compris-, et cette collectivité hybride qui a du mal à afficher une identification nette et franche. "Mayotte c'est l'Afrique!" entend-on dire souvent. La départementalisation de Mayotte aurait-elle des relents de colonialisme? Mayotte serait-elle, dès le départ, une erreur française?...
A.P.
Il y a deux ans, l'île a été paralysée pendant plusieurs mois par des violences inqualifiables, la France ayant eu beaucoup de mal à rétablir l'ordre, et beaucoup de Français avaient alors décidé l'île aux parfums. Bis repetita en cette période de confinement: violences, agressions, vols, pillages de magasins, cambriolages, menaces, forces de l'ordre blessées, non-respect du confinement,... une bonne partie de la population mahoraise ne respecte rien, en tout cas pas les lois françaises. L'insécurité est une réalité et toutes violences répétées ont un coût, forcément assumée par l'Etat français.
Autre problématique soulevée par la population réunionnaise, l'arrivée massive de Mahorais dans notre île. "Dans la délinquance constatée à La Réunion, on retrouve souvent des jeunes Mahorais impliqués" dit un inspecteur de police. Evidemment, les bien-pensants vont critiquer le racisme des Réunionnais, mais dans une île qui subit également une crise économique et sociale importante, avec un nombre de chômeurs très élevé, les "étrangers" ont mauvaise presse, une xénophobie qui augmente justement au regard du comportement d'une minorité de Mahorais qui ne parvient pas à s'intégrer et a fini par donner automatiquement une image négative de leur communauté. Le sujet des Mahorais de La Réunion n'est pas tabou loin s'en faut, il suffit d'écouter.
Le confinement n'a absolument pas été respecté, d'aucuns prétexteront la pauvreté, la promiscuité, les conditions de vie, etc... pour justifier cette désobéissance civile, toujours est-il que la situation est tendue. "Nous avons décidé de retarder le déconfinement pour nous donner tous les moyens de maîtriser l'épidémie" a dit Edouard Philippe. 854 malades à ce jour, 10 décès, un nombre de cas qui augmente chaque jour, Mayotte fait figure de bonne dernière de la classe. Le député Mansour Kamardine a beau regretter cette décision du Premier Ministre, il sait pertinemment que le confinement ne sera toujours pas respecté par les Mahorais dans les jours qui viennent.
Si Mayotte était aujourd'hui comorienne, il n'y aurait quasiment pas de cas de personnes contaminées là-bas, les Comores ayant bizarrement déclaré avoir recensé un premier cas le 30 avril (8 cas désormais) et un décès. Et le président comorien Azali Assoumani n'a pas appelé la France à la rescousse mais Madagascar, la Grande Ile ayant le "remède miracle" anti-Covid-19.
Quand on voit toute la France déconfinée, sauf Mayotte, on se dit qu'il y a effectivement un énorme décalage entre la France -quatre départements d'outre-mer compris-, et cette collectivité hybride qui a du mal à afficher une identification nette et franche. "Mayotte c'est l'Afrique!" entend-on dire souvent. La départementalisation de Mayotte aurait-elle des relents de colonialisme? Mayotte serait-elle, dès le départ, une erreur française?...
A.P.