Le Royal Raid, c'est un état d'esprit où se mêlent convivialité, goût de l'effort et de l'aventure, et découverte de l'île dans ses endroits habituellement fermés au grand public. Le tout servi sur un plateau par l'équipe expérimentée que dirigent Albert d'Unienville et Frédérique Robert.
Et puis, il faut bien le dire, les coureurs de la Réunion ont une certaine longueur d'avance par rapport à leurs homologues de Maurice en course de montagne. On l'a encore vu sur les résultats d'ensemble des épreuves, en dehors du Mauricien Simon Desveaux qui a écrasé la concurrence et permis à l'île sœur de l'emporter sur l'épreuve-phare des 70 km. Simon Desveaux a pris le commandement des opérations sur ces sentiers qu'il connaît sur le bout de ses baskets. D'autant plus qu'à Maurice la plupart des régions traversées sont du domaine privé, et qu'elles sont accessibles uniquement lors du Royal Raid. « C'est un privilège, on en est conscient et on conseille à tout le monde de profiter de ces découvertes », dit à ce sujet ce coureur avisé.
La Réunion truste les victoires
Sur les autres courses et dans les autres catégories, la diaspora Réunionnaise s'est offerte un leadership incontestable. Sophie Blard (1ère sur les 70 km), Juanito Lebon et Ingrid Durand (sur les 35 km), Alexandra Clain (1ère sur les 15km), étant ceux qui ont été effectivement aux avant-postes. Il y aussi le champion français de sky-alpinisme, Alexis Sevennec qui, après ses victoires sur le Trail du Volcan et le Km Vertical à la Réunion, s'est illustré sur les 15km. Une petite balade de santé pour l'Isirois.
Le changement de parcours des 70km et 37 km a surpris plus d'un. « Avant il y avait 80 km, mais cette fois-ci le parcours était plus vallonné et plus costaud, même s'il y avait 10 km de moins...A la fin il a fait chaud », dira Gino Lee-Song-Yin, en trailer aguerri. Et ce n'est certainement pas Fabienne Sincère et Ronnie Attiave, arrivés les derniers à Tamassa après plus de 16 heures de course et de marche qui diront le contraire. Dans la nuit noire, une poignée de « fidèles » les attendaient, dont Albert D'Unienville et Frédéric Robert, co-organisateurs de l'évènement. Ces derniers mettent un point d'honneur à ne laisser personne « sur le bord du chemin ». C'est ça aussi l'esprit d'entraide et de solidarité du Royal Raid.
Il se murmure enfin que l'édition du Royal Raid de 2019 fera l'objet de multiples innovations, mais on nous a dit « Chut, wait and see... »
Roland Chane