Le téléphérique à Saint-Denis n'est plus un projet mais une réalité. Les travaux préparatoires (défrichage, sondages, et autres dévoiements de réseaux) sont désormais terminés sur les sites des futures stations du téléphérique (Chaudron, Campus, Moufia, Bancoul et Bois de Nèfles) et des sites d’implantation des 26 pylônes.
Les riverains ont pu constater chaque jour l’avancée des travaux. Pour tendre vers une mise en service (programmée mi-2021) la plus rapide possible, la Cinor a lancé simultanément les travaux sur les cinq stations composant le téléphérique urbain. Des aménagements prévus sur 15 mois.
La livraison du premier téléphérique urbain de l’outre-mer français, et de France, de par son ampleur, est prévue dès la rentrée 2021. Un projet plébiscité par la population à hauteur de 90 % qui propose un tracé de 2,7 km, comprenant 5 stations, pour environ 6 000 voyageurs transportés par jour avec un débit potentiel de 1 000 voyageurs par heure.
D'un coût de 50 millions d’euros (en tenant compte des opérations connexes), l'opération est financée par la Cinor, la mairie de Saint-Denis, la Région, l'Europe, l'AFD et la Banque des Territoires.
Cette première ligne, Chaudron / Moufia / Bois-de-Nèfles sera connectée au réseau de transport Citalis existant (plus de 21millions de voyageurs annuel).
Elle tient également compte du futur projet de réseau ferroviaire qui desservira les trois communes membres de la Cinor et où des discussions sont en cours pour un tracé allant de Saint-Benoît à Saint-Denis.
Pour le reste, cette ligne du téléphérique s’inscrit dans le projet de Réseau Intégré de Transport Moderne, porté par la mairie de Saint-Denis (RITMO), qui comprend la création d’un réseau de 5 lignes téléportées desservant plusieurs quartiers des hauts et les mi-pentes en restant connecté au réseau du TCSP du centre-ville.
"C'est une réponse aux difficultés de mobilité et de déplacement à Saint-Denis, avec un maillage bus, vélo, réseau ferroviaire et piétonnisation, et en ligne de mire un meilleur développement durable avec moins de flux de voitures. L'aménagement d'une ville doit se faire en pensant au bien-être et au bonheur de la population. Il s'agit de raccourcir les distances, de rendre les quartiers accessibles.
Ce téléphérique relie le bas et le haut de la commune, permet un mélange des populations, il donne des lettres de noblesse au Chaudron, un quartier extraordinaire avec une âme. Ce nouveau mode de transport propre pose les pierres du futur Saint-Denis pour les 30 à 40 ans à venir. J'espère que la la Cinor sera un exemple pour d'autres projets de ce type" a dit Ericka Bareigts qui a tenu à remercier l'AFD (Agence Française de Développement et la Banque des Territoires "qui nous ont permis d’accéder à des prêts très avantageux".
Nous devons travailler tous ensemble afin d'avoir une vision globale et partagée. L'interconnexion entre les différents mode de transport est nécessaire, le RunRail suivra, avec la participation de la Cinor, du TCO, de la Civis et de la Cirest afin de couvrir l'île de Saint-Benoît à Saint-Joseph" a dit Fabienne Couapel-Sauret.
Maurice Gironcel, président de la CINOR et maire de Sainre-Suzanne, s'est dit "partisan de travailler avec les autres intercommunalités. Je suis bien entendu pour le RunRail vers l'Est, en passant par Sainte-Suzanne. Tout doit se faire en complémentarité, je suis pour une présidence apaisée, nous défendons tous un beau projet, ce premier téléphérique est une bouffée d'oxygène aussi pour les entreprises du BTP. Il y aura ensuite celui de La Montagne, et nous avons d'autres projets pour Sainte-Marie et Sainte-Suzanne.
“Nous mettons en oeuvre ce projet ambitieux de lignes téléphériques car il va permettre de faciliter les déplacements entre les hauts des communes, les secteurs basés en mi-pentes et le littoral” dit Maurice Gironcel qui a salué le travail des ingénieurs et techniciens et a profité de l'occasion pour faire un appel à l'Université de La Réunion qui a besoin de plus d'espace: "Il y a de la place à Sainte-Suzanne"...
Aziz Patel
Photos Marcelino Aumord
Le téléphérique en chiffres
- 2,7 km de ligne
- 5 stations
- 46 cabines de 10 places assises
- 1 cabine toutes les 36 secondes en station
- 6 000 voyageurs environ par jour
- 14 minutes de trajet du Chaudron à Bois de Nèfles
- 3 minutes entre chaque station
- 26 pylônes
- 45M € d’investissement
- 5 M€ les aménagements
- Exploitation et maintenance: 2,3 M €/an - -- Financement: 15, 9 M € Feder/Région
- Subventions: 12 M€ AFD; 10 M€ CDC
– Des cabines de 10 personnes toutes les 30 secondes aux heures de pointe. Elles permettront de transporter 1 000 personnes par heure sur un secteur particulièrement (notamment Université , Région Réunionl les lycées Brassens, Amiral Lacaze, lycée Nord et le collège de Bois de Nèfles, les Alizés et le Chaudron, et les écoles des quartiers concernés)
Une seconde ligne, Bellepierre / La Montagne
En parallèle, la Cinor et la Mairie de Saint-Denis travaillent sur une seconde ligne du téléphérique reliant Bellepierre au centre-ville de Saint-Denis. Le marché a été attribué en mai 2020.
Le futur pôle d’échanges multimodal accueillera en aval la station Hôpital. Et c’est au-dessus du belvédère de La Vigie à La Montagne que s’érigera la seconde station. "C'est une solution d’avenir qui correspond en outre à la configuration du chef-lieu pour en assurer son développement urbain pérenne et durable' dit la Cinor.
D’une longueur de 1,3 km, ce téléphérique urbain, interconnecté aux réseaux de transport publics, permettra de sécuriser et de désengorger la route de La Montagne empruntée quotidiennement par un flux de plus de 12 000 véhicules. Pour la Cinor et la Mairie de Saint-Denis, il s'agit d'améliorer l’accessibilité d’un quartier qui ne se fait actuellement que par une route unique, la RD41, comprenant une rampe de 4 km en lacets. De plus, la RD41 est saturée aux heures de pointe, particulièrement au débouché du pont Vinh-San.
"Il s’agit donc de faciliter l’accès à la ville pour le plus grand nombre, mais aussi d’offrir au quartier de La Montagne de nouvelles opportunités de développement urbain, économique et touristique".
Le montant de l’investissement pour sa construction s’élève ainsi à 39,8 millions d’€, dont 13,9 millions d’€ pour MND.
REPERES
- Longueur: 1,3 km
- Dénivellation: 305 mètres Vitesse initiale : 27 km/h - Vitesse maximale: 45 km/h
- Durée du parcours: moins de 4 minutes
- Nombre de cabines: 2
- Capacité d’une cabine: 50 personnes
- Capacité initiale maximale de transport annuelle: 7,5 millions de passagers
- Montant total des travaux: 39,8 millions d’€