Gérard Depardieu dans "Complément d'enquête" sur France 2: des propos inadmissibles
Dans cette tribune, rédigée par un collectif emmené par l'association MetooMédias et publiée dans "Le Monde" ce mercredi 27 décembre 2023, une centaine de signataires, parmi lesquels plusieurs journalistes interpellent directement le président de la République.
Rappelons qu'Emmanuel Macron, venu parler surtout de la loi sur l'immigration dans "C à Vous" sur France 5, mais interrogé à sa demande sur Depardieu selon "Le Monde", avait estimé que "Depardieu rend fière la France". Alors qu'il est visé par deux plaintes pour viols, dont une non-prescrite, d'une plainte pour violences sexuelles –pour lesquelles il est mis en examen depuis 2020– et auteur de propos obscènes diffusés dans "Complément d'enquête" sur France 2, d'où l'incompréhension et un déluge de réactions négatives.
"Cinq mots qui nous engagent tous contre notre gré et signent une impunité française, celle d'une idole, d'un monstre sacré auquel on pardonne tout. Depardieu n'a pas besoin de votre soutien présidentiel" écrivent les signataires.
"Les victimes, en revanche, auraient mérité que leur courage soit salué. Au lieu de cela, vous avez préféré soutenir l'acteur populaire plutôt que la victime inconnue, sacrifiée sur le champ de votre admiration pour cet 'immense acteur'"...
"Que faites-vous de la présomption d'innocence des plaignantes? Une victime a tout à perdre à porter plainte, surtout quand le mis en cause est connu et puissant (...) Près de 98% des victimes disent vrai, devons-nous le rappeler?"
Selon "Le Monde", le président aurait demandé à ce qu'on l'interroge sur l'affaire Depardieu
Dans cette tribune, les signataires dénoncent l'interférence du président de la République dans une affaire de justice en cours:
"Aujourd'hui, ce sont vos paroles de président qui dénient aux plaignantes et à toutes les femmes victimes de violence le droit à être entendues et crues (...) Comment les victimes de Depardieu peuvent-elles désormais réagir quand le président de la République, qui incarne l'autorité de l'Etat, nie leur parole, leur présomption d'innocence, leur souffrance? Comment la justice peut-elle faire son travail dans l'affaire Depardieu quand le président, pourtant garant de son indépendance, interfère de la sorte ?"...
Et les signataires concluent: "Vous auriez pu entrer dans l'histoire comme le président ayant fait durablement avancer la cause des victimes de violences conjugales et de violences sexistes et sexuelles. A contrario, vous avez –par vos mots– validé la culture du viol au plus haut sommet de l'Etat".
Gérard Depardieu, évidemment présumé innocent, nie les accusations portées contre lui. Mais quand on constate le nombre de plaintes, et surtout quand on a entendu les paroles qu'il a prononcées dans "Complément d'enquête" au sujet des femmes, ça devient ignoble. Dans un haras, il affirme que "les femmes adorent faire du cheval. Elles ont le clito qui frotte sur le pommeau de la selle. Elles jouissent énormément, ce sont des grosses salopes ça".
Pire, l'acteur sexualise une enfant de 10 ans entrain de faire du poney, on l'entend dire: "Si jamais il galope, elle jouit". Et lorsque le poney passe près de lui, l'acteur crie: "C'est bien ma fifille, continue!". On a beau apprécier le talent du comédien, mais il est indéfendable!