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Jeudi 20 Février 2025


Retour sur l'UTCS à Madagascar: Pauline Winer, ambassadrice de choc de l'ORTANA



Après Jessica Lassara en 2022, Sylvaine Cussot en 2023, c'était au tour de Pauline Winer de remporter le Challenge de l'UTCS à Madagascar. Elle en est revenue un peu patatras, mais ô combien aussi elle a savouré ces instants à crapahuter dans les sentiers des hauteurs de Tananarive.
Exclusif Réunion lui a proposé de nous raconter un peu plus en détails -avec des anecdotes bien sûr- sa fantastique chevauchée dans la Grande Ile, ses rencontres, ses coups de cœur...



Pauline Winer a découvert des paysages divers et variés, passant du rouge ocre au vert...
Pauline Winer a découvert des paysages divers et variés, passant du rouge ocre au vert...

Dans quelles circonstances avez-vous pu prendre part à l'UTCS ?

«Tout a commencé par un appel téléphonique de Run Sport: «Pauline, tu serais ok pour visiter Madagascar en courant?». Quelle chance s’offrait à moi! Il me restait à remplir quelques formalités et un deuxième ultra s’ajoutait pour cette fin d’année à pile poil un mois après le Trail de Bourbon. Il faudrait s’amuser, courir mais rester fraîche, tout un défi....

Accueillie chaleureusement par mes amis de l’ORTANA, je découvre Tananarive et la chaleur malgache, cela promet! Les guides et mes camarades de voyage sont géniaux, l’ambiance est au rendez-vous et la course se prépare doucement. Une chose est certaine, je suis là pour m’amuser, profiter de cette chance qui m’est offerte, découvrir des paysages somptueux, rencontrer des habitants et participants incroyables. 

Après une nuit dans un bungalow au bord d’un lac à Ambatofotsy (c’est bien la première fois que je fais un trail sans retenir le moindre lieu que je traverse), je rejoins le départ à deux minutes de la chambre où une équipe de folie et un coach nous attendent pour un échauffement tout en musique! À 4h15, pas facile d’enchaîner des pas de danse et surtout d’être synchrone».

Echauffement sur des airs de saleg
Echauffement sur des airs de saleg

Cela s'est fait en plusieurs étapes ?

«Le top départ du Trail Vakinisisaony, celui du vendredi pour faire simple, est donné dans la bonne humeur générale. Les coureurs de l’ultra sont réunis avec les traileurs qui ont décidé de courir uniquement ces 48 km. C’est aussi ça l’originalité de cet ultra, non seulement découpé en étapes, il est également possible de ne courir que les jours souhaités et un classement par trail est effectué en parallèle de l’ultra.

La frontale est nécessaire pour les premières 30 minutes de course alors qu’un lever de soleil rose s’offre à nous. Le dépaysement est bien là pour cette première journée. Ça part très vite, le profil présente un léger dénivelé, mais le terrain est pourtant technique: cailloux, roches instables, passages très étroits, il faut être lucide et bien réveillée!

Les premières difficultés s’enchaînent relativement bien, la végétation maintient une fraîcheur bien agréable qui ne durera pas. Le balisage vert anis est juste parfait, de nombreux anges gardiens (des locaux ou des membres de l’organisation) sont présents, c’est rassurant quand on ne connaît absolument pas le parcours. Je comprends lors d’un changement de direction à quoi servent ces petites cases colorées sur mon dossard: il s’agit des emplacement réservés aux poinçons lors des points de contrôles et pointages intermédiaires. C’est génial, rustique, authentique, j’ai l’impression de participer à une course d’orientation et je m’amuse beaucoup».


Qu'en est-il au niveau des ravitaillements?

«Les kilomètres défilent, le chaleur nous accable mais les ravitos sont efficaces et très bien organisés. Tout est là (équivalent local de la Vichy «Rano Visy», cola, eau, jus, pain d’épices, dattes, raisins, pommes, bananes, sel, chocolat noir…), simplement, les tables sont propres, les bénévoles en nombre pour nous aider, un lavage des mains avant de servir est même exigé, je trouve cela très bien, ça sera ainsi le long des ces trois jours : rigueur, simplicité, efficacité, tout ce qu’il nous faut....

À Antelomita (yes, j’ai retenu un nom), nous traversons une rivière à peine fraîche, des secouristes et militaires sont même là pour nous assister si besoin. Question sécurité, l’Ortana n’a pas lésiné! J’en profite pour me rafraîchir, saluer mes amis Aramis et Lalaina et faire des photos souvenirs et selfies avec mes camarades du jour. Les autres coureurs sourient car j’ai traversé les baskets aux pieds alors qu’ils sont tous occupés à se rechausser. Je comprends pourquoi rapidement, une simple paire coûte une fortune ici, il est hors de question pour eux de les abîmer en les trempant de la sorte...

Le paysage a un peu changé, j’ai quitté les collines rocailleuses pour arpenter les rizières et collinettes (des petites collines) qui séparent les villages. Tous les habitants encouragent et saluent la «Vazaha» que je suis. L’un d’eux m’a confié qu’il était peu fréquent de croiser des étrangères blanches courir entre leurs habitations.  J’ai entendu un nombre infini de «Alefa» (courage, allez-y) prononcés par des gens tous plus souriants les uns que les autres...

Une dernière grosse montée, deux petits garçons profitant du spectacle de la course sont assis presque au sommet et me lâche «1km Madame…», surprise car la montre n’indiquait pas encore la distance cible mais heureuse, je leur offre mes derniers ravitaillements: la blague, ce dernier kilomètre en durera 5. Je riais seule, ces petits loulous voulaient me faire plaisir, c’était très touchant»...
 

Et c'est la ruée vers l'or, l'argent, le bronze ou tout simplement le plaisir de se défouler
Et c'est la ruée vers l'or, l'argent, le bronze ou tout simplement le plaisir de se défouler

Vous avez dormi à la belle étoile ? Et la suite ?

«J’arrive au village où nous passerons la nuit suivante en tente au bord du lac, première étape bouclée! Encore une fois, Fam, notre guide dévouée nous accueille comme des princes. Elle m’annonce qu’aujourd’hui la douche se fera avec l’eau du lac, une belle expérience, j’avoue que peu importe la douche qui m’aurait été offerte, j’aurais adoré tant j’avais eu chaud. Nous partageons tous une bonne grillade puis le repos est de mise pour affronter la deuxième grosse étape du lendemain.

Samedi matin, même heure, le départ est lancé. La course annonce 1km de moins et pourtant je la trouverai bien plus longue. Les 20 premiers kilomètres auront été très compliqués pour mon estomac qui subit largement ma gourmandise et tous les mets auxquels j’ai goûtés… Marlène m’avait pourtant avertie mais la tête brûlée que je peux être parfois n’a pas écouté. Heureusement les ravitos me permettent de tenir, j’avale les bananes, coca, eau pétillante et bien sûr ma boisson Tailwind préférée pour maintenir une certaine énergie.

Les filles sont en forme aujourd’hui, à chaque point de contrôle, les arrivées sont inscrites au marqueur avec les chronos, c’est motivant. Il va falloir que je me bouge un peu sur cette deuxième moitié de course. Le paysage rouge me porte, c’est magnifique. Des robinets sont parfois alimentés en eau au milieu des villages, je me réjouis de leur présence et profite de cette source fraîche pour me mouiller les cheveux et le haut du corps tant la température est haute dehors et dedans.

Je croise l’équipe directrice de la course en 4x4 à la sortie d’une longue descente, ils ont placé un ravito surprise alors que la portion sans assistance s’avérait bien plus importante initialement, à ce stade c’est une bénédiction. Démarrent alors de savants calculs, je suis fatiguée, j’ai mal au ventre, pour passer le temps je m’amuse à convertir la distance restant à parcourir en tours de piste… il en reste une quarantaine, vivement dix!

Une montée bien raide se dessine avant le dernier point de contrôle, je profite du paysage, je croise des enfants très enthousiastes et soudain deux mains me poussent vers l’avant. Une petite fille de 8 ans m’encourage, elle est dotée d’une énergie incroyable, me prend la main, un régale de partager ce moment avec elle, nous dégustons une barre chocolatée, elle grimpe avec une aisance à faire pâlir bon nombre de traileurs! J’arrive ressourcée au PC où je retrouve mes amis, ils m’annoncent que j ai rattrapé le classement et qu’il me reste 6 km soit 15 tours de piste! Je les aurais bien fait rire avec cette anecdote!»
 

Ces sourires là, impossible de les oublier
Ces sourires là, impossible de les oublier

Et l' ambiance dans le peloton ?

«Les organisateurs sont très taquins, nous finissons cette longue balade par une succession de montées-descentes qui puisent de plus en plus dans les réserves. Je dépasse une coureuse du trail découverte qui écoute de la musique… une de mes chansons préférées et c’est alors que nous chantons ensemble pendant quelques minutes. Que du bonheur!
Deuxième étape terminée, celle-ci était bien pimentée.

Je retrouve Mamie à l’arrivée, on déjeune ensemble, on fait un débriefing et il pointe du doigt le très gros effort que nous aurons à faire demain dès dix minutes de course. Le chantier.
Nous sommes logés dans un relais très charmant à proximité, nous jouons aux cartes, profitons du cadre pour se détendre et soudain une grosse averse accompagnée d’éclairs qui durera une bonne partie de la soirée, la balade du dimanche promet d’être glissante.


Et la dernière course ? Sur les genoux ? Votre conclusion ?

«Dernière partie, même horaire, même lieu que l’arrivée de la veille, même état physique… Heureusement que la course ne fait «que» 33km. Je ne vais pas être déçue, après une belle grosse bosse, ça roule, ça roule. J’arrive au 15ème km avant le départ de la course découverte, l’ambiance est là ! Je retrouve mon compagnon de fortune depuis hier, le jeune Thomas avec qui je traverse des paysages calcinés par les paysans pour fertiliser le sol, des chemins pavés, des collines rouges arides, puis vertes, puis des rizières, des petites rivières dans lesquelles les habitants font la lessive et encore du rouge…

Thomas est agile, il connaît bien le parcours, muni de ses bâtons, il me rappelle Fred qui nous ridiculise à chaque sortie quand il les emmène… Je reste dans son sillage dans les descentes et l’emmène avec moi dans les portions roulantes, mes préférées. Nous nous attendons parfois, sans échanger quasi aucun mot car il ne parle pas très bien français et moi encore moins le malgache pourtant il chante plutôt bien Dadju. Il diffuse de la musique qui nous transporte jusqu’à la ligne d’arrivée. C’est fini! Nous pouvons fièrement répondre au speaker et arborer notre médaille qui nous aura valu des litres et des litres de sueur.

Le village d’arrivée est accueillant, des coussins au sol, une habitante m’offre même une douche à l’eau glaciale de son puits, je lui en suis extrêmement reconnaissante, je suis passée de 45 à 20 degrés en un seau! Les copains arrivent au fur et à mesure, nous partageons une grillade et autre erreur, une assiette de crudités (il faut vaincre le mal par le mal…). La journée défile, nous repartons avec nos trophées et des souvenirs pleins la tête!

Je remercie tout particulièrement l’Ortana qui m’a offert cette chance de découvrir leur superbe pays en faisant ce que j’aime faire, Aramis et Lalaina pour ne citer qu’eux, Daouda, Marlène, Roland pour ses blagues, Philippe le coureur-docteur du groupe qui a été d’un soutien médicamenteux sans faille, mon amie et guide Fam qui a tout géré pour que tout se passe au mieux, tous mes camarades de courses, les bénévoles, la petite Raïra qui m’a poussée dans le sentier, les habitants… bref tout le monde, je ne vous remercierai jamais assez, c’était une expérience inoubliable»...

Ma 1ère photo, dés mon arrivée à l'aéroport
Ma 1ère photo, dés mon arrivée à l'aéroport

Avec mes amis de la Réunion : Philippe, Daouda et la sympathique Fam , notre guide
Avec mes amis de la Réunion : Philippe, Daouda et la sympathique Fam , notre guide

Des officiels fidèles à leur poste
Des officiels fidèles à leur poste

J'ai rencontré Mamy le champion Malgache, qui est désormais licencié à la Réunion
J'ai rencontré Mamy le champion Malgache, qui est désormais licencié à la Réunion

Dernière étape : mission accomplie !
Dernière étape : mission accomplie !

Nous avions aussi des randonneurs Réunionnais sur l'UTCS. C'était la bande à Michel !
Nous avions aussi des randonneurs Réunionnais sur l'UTCS. C'était la bande à Michel !

Avec Pierrette de Madagascar et Elisabeth de la Réunion, 2ème et 3ème féminines
Avec Pierrette de Madagascar et Elisabeth de la Réunion, 2ème et 3ème féminines

C'est toujours un plaisir d'être invitée sur un podium
C'est toujours un plaisir d'être invitée sur un podium

Mon coach Daouda qui m'a beaucoup apporté
Mon coach Daouda qui m'a beaucoup apporté





















































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