“Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie”, a dit le chef de l’État dans un entretien paru dans Le Parisien Aujourd’hui en France ce mercredi 5 janvier. Des propos qui suscitent incompréhension, indignation et colère.
Emmanuel Macron, sans doute pour tester les réactions avant la prochaine étape de l’obligation vaccinale -obligation dont il se disait contre-, et plus certainement pour mettre les vaccinés de son côté, a sans doute pesé ses mots avant de les prononcer, et les mots sont durs en effet pour les non-vaccinés.
Propos «indignes», «insultants», «irresponsables», «irrespectueux», «d’un cynisme puéril»,… l’opposition politique s’est déchaînée (voir ci-dessous) contre les déclarations du président de la République, lesquelles ont par ailleurs provoqué une nouvelle suspension de séance concernant l’examen du projet de loi du passe vaccinal à l’Assemblée Nationale mardi.
Dans Le Parisien, Emmanuel Macron a enfoncé le clou: «Nous mettons une pression sur les non-vaccinés limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale… Et donc, il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…» C’est assumé et c’est on ne peut plus clair.
Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a lui aussi rajouté une couche ce mercredi: «Qui emmerde la vie de qui aujourd’hui? Ceux qui s’opposent au vaccin…», suivi par Jean Castex: «Qui outrage la nation? Qui fracture la nation?... C’est une infime minorité». Plus de 5 millions de personnes tout de même Mr le Premier Ministre! De quoi confirmer ce que nous disions plus haut, Emmanuel Macron a bien réfléchi avant de dire qu’il «va emmerder» les non-vaccinés, le mot «emmerder» est donc devenu le fil conducteur de notre gouvernement.
"Omicron va générer un nouveau variant plus dangereux..."
A 3 mois des élections présidentielles, la bonne ou la mauvaise gestion de la crise actuelle sera synonyme de réélection ou de défaite pour Emmanuel Macron qui ne dit toujours pas être candidat mais lançant à qui veut l’entendre «J’ai envie d’y aller»… Les campagnes précédentes ont montré que des événements décisifs pouvaient se produire parfois au cours du mois de janvier… dans le bon ou le mauvais sens.
Aujourd’hui, l’impression générale laissée par les gouvernements mondiaux est l’impuissance face à l’énorme nombre de cas quotidiens. 3 millions aux USA, 200 000, 300 000,… en France, mais ce ne sont pas uniquement les 5 millions de non-vaccinés qui sont contaminés, les vaccinés étant également atteints. Ce qui a fait dire au célèbre professeur Raoult «qu’il n’y a pas de contrôle de l’épidémie par les vaccins», et on ne peut pas lui donner tort. Plus on vaccine, plus le nombre de cas augmente!
Des vaccins à rappels perpétuels qui protègent sans doute des formes graves de la maladie mais qui n’empêchent pas la propagation de la Covid-19, avec en plus de nouveaux variants à venir. Sans compter les effets secondaires et les décès dûs aux vaccins et rappels... "La balance bénéfice/risque est favorable à la vaccination", entend-on régulièrement, la chanson est connue.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a affirmé ce mercredi 5 janvier que «la multiplication des cas d'Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d'apparition d'un nouveau variant plus dangereux du Covid-19… Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant» a dit Catherine Smallwood, une responsable des situations d'urgence à l’OMS.
Même l’OMS ne sait plus où donner de la tête avec ce virus venu de Chine il y a deux ans, alors ne parlons pas des gouvernements qui ne savent plus quoi faire. Olivier Véran disait dimanche que «cette 5ème vague serait la dernière», non seulement le Ministre de la Santé n’est pas devin, mais le passé récent a prouvé que tout ce qui est dit à un jour J n’est plus valable quelques mois plus tard.
Où en est d’ailleurs l’immunité collective évoquée il y a plusieurs mois? Avec 90% de vaccinés en France, l’immunité n’existe toujours pas et même à 100% elle n’existera pas, au vu des mutations à venir. Voilà une vérité qu’il faudrait dire non?
Quid des traitements en lieu et place des vaccins?
Soyons objectif : il y aura une 6ème vague, puis une 7ème,… il y aura une 4ème dose, déjà en route en Israël, puis une 5ème, une 6ème dose,… Certaines mauvaises langues ont même prétendu que les laboratoires pourraient créer elles-mêmes de nouveaux variants afin de pouvoir proposer encore et encore de nouvelles doses de rappel et s’enrichir à l’infini. Mauvais scénario de film de science-fiction? Espérons-le, mais dans le monde du 21ème siècle tout est possible hélas, et on peut craindre pour la suite…
Depuis deux ans, les laboratoires travaillent tous sur des vaccins, qui génèrent beaucoup d’argent, et pas vraiment sur des traitements, moins lucratifs. Et pourtant, des traitements existent, les Etats-Unis ont d’ailleurs validé le Paxlovid de Pfizer -qui va donc gagner sur deux tableaux-, un traitement toujours pas validé en France. Le comprimé du laboratoire réduit d’environ 89 % les risques d’hospitalisation et de décès chez les personnes à risque, selon les essais cliniques. Qu’attend-on pour proposer ce traitement et d'autres traitements?
Passe vaccinal? Puis obligation vaccinale? Les anti-pass et anti-vax se mobilisent -une manifestation est programmée ce samedi 8 janvier à Saint-Denis-, même des vaccinés contestent l’efficacité des vaccins et se demandent aujourd’hui pourquoi il faut une 3ème dose, et sans doute une 4ème à venir. Les semaines qui viennent seront forcément capitales pour la suite des mesures à prendre.
A la décharge du président de la République, reconnaissons que la Covid-19 ne laisse aucun répit et je ne sais pas qui voudrait être à sa place pour prendre les décisions qui conviennent au plus grand nombre, mais pour autant doit-il employer des termes crus pour tenter de convaincre et marginaliser les non-vaccinés, devenus des pestiférés?
Toujours est-il que son interview cash dans Le Parisien va continuer à faire couler beaucoup d’encre et de salive… Les prochains sondages montreront déjà si le président Macron a choisi la bonne "stratégie" dont il parle dans son interview...
Aziz Patel
Les différentes réactions aux propos d’Emmanuel Macron
Le député et candidat La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a ainsi été l’un des premiers à réagir. “Le Président maîtrise-t-il ce qu’il dit? L’OMS dit ‘convaincre plutôt que contraindre’. Et lui? ‘Emmerder davantage’. Consternant”, dénonce-t-il dans un tweet.
Sur CNews, mercredi 5 janvier, Valérie Pécresse, candidate LR et considérée comme la principale opposante à Emmanuel Macron, s'est déclarée "indignée". "L'insulte n'est jamais la bonne solution".
Pour Marine Le Pen, la candidate du RN, “un Président ne devrait pas dire ça. Le garant de l’unité de la nation s’obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction”.
“Président, j’arrêterai d’emmerder les Français. Le Président sortant, lui, parle ouvertement d’emmerder une catégorie de Français”, a tweeté l’autre candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
“Il fait de la vaccination un référendum pour ou contre Macron. C’est une faute politique”, a dit le candidat écologiste Yannick Jadot.
«Les propos du président sont violents et choquants. Ils constituent une faute inexcusable en excluant de fait une partie des citoyens de notre pays… On ne parle pas comme ça aux Français» a dit Christiane Taubira, probable candidate aux présidentielles.