Didier Marmasse, le dernier survivant, était ainsi accompagné d'une partie de l'équipe dirigeante de l'association Grand Raid, emmenée par le président Pierre Maunier, et comme chaque année de la Miss Réunion en titre, en l'occurrence Marine Futol.
L'émotion montait de plusieurs crans lorsqu'apparaissaient les joëlettes de Réunion Joëlette Aventure ( RAJ) et d'une délégation de joëlettes du Canada.
Une clameur s'élevait dans le ciel, comme les bras de ces aventuriers de l'effort qui ont crapahuté à travers les sentiers de La Réunion, dans un esprit de solidarité et de partage. Une danse dans la boue faisait monter de plusieurs crans cette ambiance de folie. L'adrénaline à donf !
Daniel Guyot : «Ne pas faire la boue avant la pluie» Exclusif Réunion a donné carte blanche à Daniel Guyot, alias le Roi des Fous, qui nous offre son analyse de cette édition 2024 du Grand Raid... Un ultra-raider aussi à l'aise dans ses baskets qu'avec sa plume entre les doigts. «Ma 29ème arrivée en Diagonale, de celles inscrites sur Runraid.re, se sera encore révélée bien différente des précédentes, plus corsée. Mais l’abandon et la performance ne me sont pas en options sur ce rituel : être finisher et faire un bon cheminement sont les seuls objectifs. Cette 35ème édition - depuis 1989 moins l’année Covid 2020 – présente des chiffres affolants : - Record de participation : près de 3000 partants et plus de 2000 finishers. - 183 km et 11 000 m D+, l’édition la plus longue de l’histoire après celle de 2014 (plan B dû à l’effondrement du Taïbit) en distance finale aux GPS, comme en durée inédite pour moi… - 10 km de plus pour les mêmes barrières horaires qu’en 2023, avec un terrain très boueux : ces 2 données conjuguées auront conduit à un taux d’abandons de 6% supérieur (de 26 à 32). Le ralentissement dû aux boues aura limité les surchauffes et problèmes gastriques ; en revanche, la vigilance sur les appuis, l’évitement des bourbiers, se sont avérés épuisants ; on déplore moult chutes traumatisantes, entorses de chevilles, voire, plus graves, de genoux. Dans ces conditions, la victoire de Mathieu Blanchard, explosant les temps des Jornet et D’Haene, -avec 7,5 km/h de moyenne!- n’en est que plus incroyable. La constance du 2ème, le sympathique Jean-Philippe Tschumi, est remarquable; j’avais mis un ticket sur Ben Dhiman, croisé cet été dans les Pyrénées, qui finit 3ème. Merci aux nombreux traileurs qui m’ont interpellé et encouragé au regard de mes récidives sur 36 ans en Diagonale; aux amis élites Nawid Sarem -finisher de sa toute 1ère Diag’ - avec qui j’ai fait l’entame, et Surfa Sanio -notre fusée du trail court- qui m’a accompagné depuis le Colorado. Cette année, mieux valait «ne pas faire la boue avant la pluie», mais avoir de l’humilité et la tempérance pour être finisher, crotté certes, mais en bon état; c’est ainsi que je me relance le week-end qui vient sur la piquante Course de l’ail, et le suivant sur le Trail du Hibou 75 km de l’île Rodrigues. |