Le général Yves Métayer, commandant supérieur des FAZSOI, Kévin Escoffier, et Jacques Billant, Préfet de La Réunion
La presse locale et nationale était en état de fébrilité maximale jeudi matin pour accueillir le Nivôse et son passager peu commun, Kévin Escoffier, rescapé du Vendée Globe, qui avait été recueilli par le bateau militaire le dimanche précédent.
Les autorités locales étaient évidemment présentes pour ce moment inédit: le Préfet Jacques Billant et le général commandant les FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien) Yves Métayer étaient sur le qui-vive sur les quais de la Base Navale-Darse Foucque. Il y avait aussi quelques supporters du skipper, avec des pancartes de "Bienvenue", de quoi donner un peu de baume au coeur à celui qui était 3ème de la course avant son naufrage...
Le Préfet de La Réunion a été le premier à échanger avec Kévin Escoffier, habillé en marin du Nivôse -il avait tout perdu dans le naufrage-, très souriant et apparemment en pleine forme après toutes ces péripéties.
Les autorités locales étaient évidemment présentes pour ce moment inédit: le Préfet Jacques Billant et le général commandant les FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien) Yves Métayer étaient sur le qui-vive sur les quais de la Base Navale-Darse Foucque. Il y avait aussi quelques supporters du skipper, avec des pancartes de "Bienvenue", de quoi donner un peu de baume au coeur à celui qui était 3ème de la course avant son naufrage...
Le Préfet de La Réunion a été le premier à échanger avec Kévin Escoffier, habillé en marin du Nivôse -il avait tout perdu dans le naufrage-, très souriant et apparemment en pleine forme après toutes ces péripéties.
"Le bateau a planté en 4 secondes!"
Le navigateur a évidemment raconté ce qui s'était passé depuis son naufrage et son état d'esprit du jour.
"Vous voyez les films sur les naufrages, c'était pareil en pire" avait-il raconté au lendemain de son naufrage. "En quatre secondes, le bateau a planté. L’étrave (la partie avant du voilier) s'est replié à 90°. J'ai mis la tête dans le cockpit. Il y a eu une vague. J'ai eu le temps d'envoyer un texto. La vague a fait shunter l’électronique. C'est un truc de barjot, plier un bateau en deux!"
On était alors le lundi 30 novembre, et le skipper de PRB s'est retrouvé sur son canot de survie, en attendant et en espérant d'être secouru. Et c'est Jean Le Cam, qui se trouvait au plus près, qui a réalisé un sauvetage "qui restera dans les annales du Vendée Globe"... Ce qui a confirmé que la solidarité des marins est plus forte que la compétition.
Jean Le Cam et Kévin Escoffier ont donc navigué ensemble pendant 6 jours, le temps perdu par Jean Le Cam n'étant pas comptabilisé dans sa course. Et finalement, c'est au large des îles Kerguélen dans l'Océan Indien que la Marine Nationale a pu recueillir le naufragé, laissant Jean Le Cam continuer son Vendée Globe....
"Merci à Jean La Cam et la Marine Nationale"...
A son arrivée au Port de La Réunion, Kévin Escoffier a donné quelques détails sur son accident et sur la suite.
"Mon bateau s'est cassé en deux, ce qui est anormal. Ca va être difficile de comprendre pourquoi c'est arrivé, puisque j'ai perdu le bateau, mais on va quand même faire des tests avec de simulateurs pour essayer d'y voir plus clair. Je ne crois pas avoir fait une erreur technique, j'avais tout vérifié quelques instants avant, peut-être que mon voilier a heurté quelque chose...
Evidemment que je suis déçu, j'étais 3ème au classement, il va falloir digérer. C'est un échec sportif, mais je ne vais rester là-dessus et repartir de l'avant... Le Vendée Globe est une course longue, exigeante, il y a un peu de casse, ça fait partie des aléas de la course, mais rarement un tel accident...
J'ai appris à connaître Jean Le Cam, il avait passé une nuit à me chercher, je tiens à le remercier. Il m'a parlé de son expérience, lui aussi avait connu le même souci auparavant, ça m'a fait du bien d'échanger avec lui, ça m'a permis de relativiser..."
Je veux aussi remercier la Marine Nationale, son commandant Frédéric Barbe, et l'équipage, j'ai été merveilleusement accueilli à bord du Nivôse, on m'a donné un poste, et pendant quatre jours, j'ai appris un nouveau métier..."
"J'ai hâte de revoir ma famille"...
Après avoir passé trois jours à La Réunion, Kévin Escoffier prenait l'avion ce samedi soir pour la métropole. Il restera trois jours à Paris avant de retrouver la Bretagne et sa famille mardi. "Ma famille a été plus inquiète que ne l'étais, j'ai hâte de la revoir..."
A sa descente du Nivôse, le naufragé, qui avait perdu son téléphone, a pu récupérer un nouveau smartphone dernier cri qui lui a été remis par un représentant d'Orange Réunion.
Pendant ses 3 jours dans l'île, le skipper a pu rencontrer quelques représentants de ses sponsors, notamment celui de PRB: "Notre métier c'est de faire de la compétition, mais sans des sponsors qui nous soutiennent, nous ne pourrions pas réaliser ce que nous faisons, j'en profite pour les remercier".
Repos bien mérité donc pour Kévin Escoffier après cette mésaventure qu'on a du mal à imaginer véritablement: seul sur un canot de survie en plein océan démonté, de jour, puis de nuit, ne sachant pas ce qui va vraiment arriver, il faut avoir un sacré moral pour tenir le coup et un sacré sauveteur... Tout est bien qui finit bien pour le skipper français, le pire a été évité.
Texte et photos
Aziz Patel
Kévin Escoffier entouré de Linda et Laurine, les officiers femmes chargées de la communication aux FAZSOI
Kévin Escoiffier avec le commandant Sandra Guimené, Chef du cabinet et de la communication du général des FAZSOI
Le Floréal de retour
Le Floréal est arrivé au Port en même temps que le Nivôse. La frégate, commandée par Sylvain Salvaterra, revenait d’une mission de 45 jours dans le Nord de l’Océan Indien dans le cadre de la Combined Maritime Forces (CMF), coalition navale multinationale créée à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et à laquelle participent 33 nations.
Déployée également au titre des missions permanentes de surveillance, de renseignement, de contrôle de la navigation et de surveillance des pêches, le bilan global de la frégate est extrêmement positif. Son action déterminée au sein de la coalition, saluée par les alliés de la France, a permis en particulier de saisir plus de deux tonnes de stupéfiants!