Forcément, plus de trafic aérien équivaut à des pertes considérables pour l’Aéroport de La Réunion Roland Garros qui a décidé de mettre en place un plan d’économie.
Depuis la fin mars, il y a trois vols hebdomadaires entre Paris et Saint-Denis, auxquels s’ajoutent quelques rotations entre La Réunion et Mayotte, organisées par l’Etat.
Les marchandises, à l’import comme à l’export, ont été transportées par Air France et Air Austral mais aussi plusieurs compagnies européennes ayant programmé des vols spéciaux pour répondre à la demande et aux sollicitations locales: KLM, Condor, TUI Belgium, Air Europa. L'aéroport ne va pas s'ouvrir de sitôt compte tenu du contexte international.
"Cette chute inédite de l’activité aérienne entraîne également la suspension de la plupart des activités extra-aéronautiques" explique la direction de l'Aéroport dans un communiqué. "L’ensemble des commerces et restaurants, les loueurs de véhicules de tourisme, les taxis, nos prestataires et fournisseurs sont aussi durement touchés car l’aéroport est un acteur majeur de l’économie réunionnaise. Notre activité génère à elle seule 3 200 emplois directs, ainsi que 18 500 emplois indirects et induits".
La Société Aéroportuaire dit assurer la continuité de l’exploitation de la plate-forme, et a actionné "le dispositif de l’activité partielle pour une majorité de ses collaborateurs, en accord avec le Comité Social et Economique de l’entreprise. Ce dispositif reste maintenu au-delà du 11 mai, en l’absence de reprise du trafic".
Reprise de certains chantiers
En l'absence de perpectives à court et moyen terme, l'Aéroport Roland Garros a décidé de réduire son programme de dépenses, qui se limitera jusqu’à la fin de l’année 2020 aux dépenses relatives à la sécurité ou au respect de la réglementation.
Malgré tout, la Banque Européenne d’Investissement (BPI) soutient l’aéroport, dans le cadre du contrat d’emprunt signé en décembre 2017. "Soucieuse de contribuer à la reprise de l’activité économique, la Société Aéroportuaire a décidé, malgré la crise, de redémarrer les chantiers, commencés en 2019 et arrêtés avant la fin des travaux par l’épidémie de coronavirus. Ceci afin d’honorer ses engagements contractuels vis-à-vis des entreprises, ainsi que ses engagements moraux auprès de ses clients, du monde économique local et des Réunionnais".
Dans le meilleur des cas, une reprise très partielle du trafic pourrait se faire d'ici le mois de juillet, mais rien n'est moins sûr. Quant à retrouver une situation normale comme avant, il faudra compter des mois et des mois, au mieux pas avant un an.
La pandémie est toujours d'actualité, personne ne peut véritablement prédire de la suite, tout dépendra d'un éventuel traitement contre le Covid-19 qui reste à découvrir.
A.P.