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Samedi 28 Novembre 2020


Violences faites aux femmes: 4 femmes ont témoigné



Dans le cadre de la Journée Internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, qui a eu lieu le 25 novembre, Jacques Billant, Préfet de La Réunion, accompagné de Denis Chausserie-Laprée, procureur général de La Réunion, et de Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes, a rencontré des femmes victimes de violences à l'hôtel Créolia à Saint-Denis. Exclusif Réunion y était.



Marie-Annick Virama, Sandra Barret, Patricia Bourgeois et Jacky Andriamalala, 4 femmes qui ont été violentées dans le passé et qui ont témoigné
Marie-Annick Virama, Sandra Barret, Patricia Bourgeois et Jacky Andriamalala, 4 femmes qui ont été violentées dans le passé et qui ont témoigné
Patricia Bourgeois, Annick Virama, Sandra Barret, et Jacky Andriamalala ont osé dénoncer leurs bourreaux. Et elles ont osé raconter....

Elles ont donc échangé avec les autorités, l’occasion de faire le point sur la politique de prévention, les mesures mises en œuvre pour faciliter le relogement des femmes et le dispositif d’accompagnement des auteurs de violence pour éviter la récidive.

A l’issue de l’échange, un documentaire sur les témoignages des femmes sur le thème «Les violences conjugales, on peut dire stop!» a été projeté, documentaire déjà diffusé à la télévision en novembre.

Les femmes concernées ont raconté leur calvaire qui, pour certaines, a duré plusieurs années avant qu’elles ne se décident à parler, et aujourd’hui toutes ont dit avoir refait leur vie, sans pour autant oublier ces années noires qui les ont marquées à jamais. 

 «C’est une réalité inadmissible, les violences faites aux femmes constituent un sujet central pour les services de l’Etat, et pour les procureurs il s’agit d’une priorité dans leur action» a dit Jacques Billant. «En 2016, il y a eu des Etats généraux, en 2019 un Grenelle "lutte contre les violences conjugales" avec Marlène Schiappa (NDLR: à l'époque elle était Secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes), et 70% des actions décidées pendant le Grenelle ont déjà été mises en place».

Jacques Billant a parlé de "réalité inadmissible"...
Jacques Billant a parlé de "réalité inadmissible"...
Un premier centre de prise en charge des auteurs des violences

Le Préfet a rappelé ce qui est déjà fait:
-l’amélioration de l’accueil et de la prise en charge par les forces de l’ordre, 500 gendarmes et 500 policiers ont été formés

-la mise en place de référents violences conjugales, avec pré-dépôt de plainte au GHER (Saint-Benoît) «dans le respect des règles déontologiques des intervenants et du secret professionnel»
«Il y a eu 13% de plaintes en plus en 2020 par rapport à 2019, une maison d’accueil de 10 places a été créée à Saint-Benoît, ce qui porte à 32 le nombre de places d’hébergement d’urgence disponibles dans l’île».

-un vaste travail de communication a été effectué, les femmes pouvant appeler au 3919 ou envoyer un sms au 114, et il y a des points d’accueil dans 7 centres 
 
«La parole s’est libérée» se félicite le Préfet qui précise également que depuis 2017, 170 femmes violentées ont pu être relogées par le biais de la SHLMR.
Autre point important, la création du premier centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales avec le réseau  VIF (Violences Intra Familiales).

«Ce centre se trouve dans l’Ouest, et 60 hommes ont déjà été pris en charge à ce jour» précise Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes.   

Denis Chausserie-Laprée, procureur général a salué "le courage des femmes qui témoignent..."
Denis Chausserie-Laprée, procureur général a salué "le courage des femmes qui témoignent..."
Le Bracelet Anti-Rapprochement, un outil innovant

Denis Chausserie-Laprée a salué «les témoignages symboliquement très forts de ces femmes. Elles ont le courage de témoigner, elles ont retrouvé leur liberté».

Le procureur général de la cour d'appel de Saint-Denis a rappelé quelques chiffres concernant les violences faites aux femmes à La Réunion (voir ci-dessous), insistant sur «la prise en charge globalisée des victimes», mais il a surtout mis en avant le dispositif innovant du Bracelet électronique Anti-Rapprochement (BAR).


«Déployé en septembre de manière expérimentale dans 5 tribunaux judiciaires de métropole, et depuis le mois de novembre dans les tribunaux les plus conséquents de chaque cour d’appel, le BAR sera opérationnel partout en France en janvier prochain» explique-t-il. 

Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes, suit de près ce sujet des violences faites aux femmes
Nadine Caroupanin, déléguée régionale aux droits des femmes, suit de près ce sujet des violences faites aux femmes
Prévention, alerte, intervention

Le BAR est composé :

-d’une unité mobile (téléphone) remise à la personne à protéger par le procureur de la République ou par une association agréée, en attendant la pose effective du bracelet sur le porteur.
-d’une unité mobile et d’un bracelet posé sur le porteur

"Le juge qui octroie le BAR doit détailler les périmètres des zones d’alerte et de pré-alerte autour de la personne protégée " dit le procureur général. "Le principe retenu est une zone d’alerte comprise entre 1 et 10 km, la zone de pré-alerte étant du double de la zone d’alerte".

En cas de franchissement de la zone de pré-alerte par le porteur du bracelet, le téléopérateur prévient ce dernier qui doit alors quitter les lieux.

S’il franchit la zone d’alerte, le téléopérateur prévient la personne protégée et les forces de l’ordre qui vont intervenir, à la fois pour sécuriser la personne protégée et interpeller le porteur du bracelet.

Concernant ce BAR, il y a des conditions particulières à connaître qui seront communiquées à la victime et à l’auteur des violences. Un dispositif qui va assurément rassurer les femmes concernées et éviter de nouvelles violences, parfois meurtrières... 


Aziz Patel
Photos Marelino Aumord

Chaque femme a pu s'exprimer dans le documentaire et lors de cet échange au Créolia
Chaque femme a pu s'exprimer dans le documentaire et lors de cet échange au Créolia
Paroles de femmes violentées

"Il ne faut pas attendre pour porter plainte..."
"Le regard de la société doit changer..."
"Les violences faites aux femmes existent dans tous les milieux sociaux..."
"J'ai subi 9 mois de violences... j'ai attendu trop longtemps"
"On est en couple pour aimer et être aimée, pas pour être frappée..."
"Il faut oser demander de l'aide..."
"La honte ce n'est pas pour nous les femmes mais pour eux..."
"Même si on est étrangère, il faut parler..."

Sandra Barret et Patricia Bourgeois
Sandra Barret et Patricia Bourgeois
Quelques chiffres sur les violences faites aux femmes à La Réunion

-en 2019: 4 tentatives de meurtre de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint
-en 2020: 1 tentative de meurtre constatée
-en 2019 et 2020: aucun féminicide constatée, c'est la seule bonne nouvelle du jour 
 
Tribunal de Saint-Denis
-en 2018: 49 conjoints ou ex-conjoints poursuivis, ce qui leur a valu 786 mois de prison, dont 270 mois avec sursis probatoire 
-en2019: 53 hommes poursuivis, avec comme conséquence 1 055 mois de prison, dont 370 mois de sursis probatoire
-en 2020 (jusqu’au 31 octobre): 16 hommes jugés (chiffre non définitif)

Ordonnances de protection
-en 2018 : 9
-en2019 : 17
-en 2020 : 11 (au 30 septembre)
 
Tribunal de Saint-Pierre
en 2018: 54 conjoints ou ex-conjoints poursuivis
-en 2019: 39 hommes poursuivis, avec comme conséquence 1 055 mois de prison, dont 370 mois de sursis probatoire
-en 2020 (jusqu’au 31 octobre): 31 hommes poursuivis

Ordonnances de protection
-en 2018 : 9
-en2019 : 17
-en 2020 : 15 (au 30 septembre)
 
Téléphone Grave Danger (TGD) en 2020
-Saint-Denis : 23 ont été distribués, 14 sont en circulation
-Saint-Pierre : 15 sont en circulation

Nadine Caroupanin, Jacky Andriamalala, et Marie-Annick Virama
Nadine Caroupanin, Jacky Andriamalala, et Marie-Annick Virama

Denis Chausserie-Laprée et Jacques Billant
Denis Chausserie-Laprée et Jacques Billant

Sandra Barret
Sandra Barret

Marie-Annick Virama
Marie-Annick Virama

Patricia Bourgeois
Patricia Bourgeois

Jacky Andriamalala
Jacky Andriamalala


Un moment d'échange avec les autorités et face à la presse
Un moment d'échange avec les autorités et face à la presse






























Pierre. S
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