![Tanguy Sevrat, Antoine Devasle, Alexandre Barencourt, Yannick Berezaie, Sandrine Dunand-Roux, et Didier Fauchard Tanguy Sevrat, Antoine Devasle, Alexandre Barencourt, Yannick Berezaie, Sandrine Dunand-Roux, et Didier Fauchard](https://www.exclusif.re/photo/art/default/86133786-61308689.jpg?v=1738505645)
Tanguy Sevrat, Antoine Devasle, Alexandre Barencourt, Yannick Berezaie, Sandrine Dunand-Roux, et Didier Fauchard
Pour cette conférence de rentrée, Didier Fauchard avait à ses côtés Sandrine Dunand-Roux, déléguée générale, Yannick Berezaie (RSE), Antoine Devaste (Numérique), Alexandre Barencourt (Sport), et Tanguy Sevrat (Culture), chacun prenant la parole pour les sujets qui les concernaient.
V comme Vivre local (relocaliser et consommer local), I comme International, V comme Vouloir l'IA (en plaçant l'humain au coeur de son utilisation), R comme Repnser notre rapport à l'environnement, et E comme Epanoui.e et en harmonie (en entreprise responsable et durable): voilà les grandes lignes de la feuille de route 2025 du Mouvement des Entreprises de France (Medef) Réunion.
"VIVRE 2025 impliquera de vivre optimiste et avec le sourire: grâce à l’entreprise, en lien avec son territoire, comme toujours résiliente, moteur du changement et championne de l’adaptabilité aux écueils, avec sa capacité à manœuvrer dans la houle et de résister aux forts vents contraires" précise Didier Fauchard. "En 2025, l’entreprise sera plus que jamais le lieu où tout demeure possible"...
L'instabilité politique, le contexte économique compliqué à tous les niveaux, avec notamment un nombre élevé de défaillances d'entreprises, n'incitent pourtant à voir l'avenir en rose.
"Je suis atteint d'un optimisme aigu" répond le président du Medef Réunion. "Oui les temps sont très durs, oui il y a des défaillances, oui il y a du chômage. Mais un chef d'entreprise est un optimiste sinon on aurait fermé nos entreprises. Si on baisse les bras, que va-t-il se passer? Lors de nos rencontres avec les jeunes, on les entend souvent dire 'je n'ai pas d'avenir'. C'est horrible d'entendre ça. Les entreprises ne doivent pas abandonner, on a un devoir d'engagement pour faire avancer La Réunion".
Le Medef Réunion ayant constitué un dossier de presse complet, et quand bien même il paraît fastidieux de le lire, pour ne rien oublier, faisons donc le tour de cette feuille de route qui ne poursuit finalement qu'un objectif... VIVRE!
Vivre local et soutenir local
"Relocaliser et consommer local est une priorité et une nécessité absolue pour dépendre au maximum de nous-mêmes et reprendre la main sur notre destin" dit le Medef Réunion. Et pour ce faire propose:
- la mise en place d’actions en faveur de la re-localisation, notamment de nos importations provenant de notre zone géographique. Avec notamment la mise en place de laboratoires capables de valider des normes en équivalence des normes UE pour permettre un approvisionnement sur la zone, le soutien au déploiement d’Air Austral et d’une compagnie maritime régionale pour permettre le déplacement des biens et des personnes de façon fluide, régulière, et à coûts raisonnables, et la participation au titre de la France aux discussions dans l’ensemble des groupements de pays de la Zone, SADEC, COMESA, CAE, COI.
- la souveraineté locale: accentuer collectivement la dynamique “CONSOMMER LOCAL”
- la fin de la concurrence exacerbée des sociétés hexagonales avec le leurre du moins cher et le syndrome du plus compétent
- la professionnalisation des TPE : pour stimuler la croissance et les emplois avec le lancement de l’innovation TPE ACCELER’ACTION, et du PAC AU FÉMININ
- l'élaboration d’outils pour faciliter la vie des entreprises en local: kit des aides aux entreprises, kit de la réglementation sociale avec un focus concret et local
International, maintenant et d'une seule voix
Pour le Medef, il s'agit de mesurer l'évolution de l'import/Export de La Réunion avec plusieurs pistes:
- militer pour l’accès aux données publiques, type douane, octroi de mer
- élaborer des indicateurs locaux de mesure de la situation économique et de notre balance commerciale
- travailler à l’installation d’une antenne OCDE à La Réunion (Organisation de coopération et de développement économiques
Afin de réussir le pari de l'international, Didier Fauchard insiste pour que pour que les différentes parties prenantes jouent groupées, avec là aussi plusieurs actions à mener:
- à l’image du récent CEO Summit Madagascar, travailler sous une bannière unie Réunion, au côté de la Région Réunion, avec l’ensemble des acteurs au développement des échanges OI et Afrique de l’Est (Maurice en mars et Rwanda en août). "Le discours d'Huguette Bello, présidente de Région, à ce sommet à Mada a marqué les esprits" dit Didier Fauchard.
- travailler à renforcer la marque Réunion: une offre cohérente, lisible et attractive
- accompagner le développement des connectivités pour faciliter les échanges de biens et de personnes sur la zone
- renforcer les synergies avec nos homologues patronaux Océan Indien, et Afrique de l’Est, du Sud et centrale, en axant le déploiement sur l’Afrique Francophone, par la signature de conventions de partenariat
- tisser des liens avec l’Europe, via le Medef Bruxelles, pour favoriser l’accès aux fonds européens directs, notamment sur la coopération régionale.
Intelligence Artificielle:un sommet à Paris et un salon à La Réunion
"Vouloir l'Intelligence Artificielle, oui à l'IA mais en plaçant l'humain au coeur de son utilisation" dit le Medef. Un sujet d'actualité avec l'IA Summit de Paris, organisé par le président Emmanuel Macron ce lundi 10 et mardi 11 février.
Les recommandations pour La Réunion sont les suivantes:
- organiser des séquences régulières d’information par des experts et entreprises spécialistes du sujet, en partenariat avec Digital Réunion, Numéum et les représentations professionnelles sectorielles, pour sensibiliser les chef.fe.s d’entreprise à intégrer l’IA comme une source compétitivité, et à former leurs collaboratrices et collaborateurs
- mettre en place un salon de l’IA Océan Indien pour mutualiser nos savoirs, en nous plaçant comme hub de l’IA de l’Océan Indien (la date du salon n'est pas encore fixée à ce jour)
- participer à VIVA TECH, un rendez-vous incontournable aux côtés de la Région Réunion
- continuer les cycles de conférences pour promouvoir les outils, partager les expériences et prendre du recul sur les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités de l’IA
Repenser notre rapport à l'environnement
- se préparer aux changements climatiques: organisation de groupes de travail thématiques (eau, énergie, logement, alimentation incluant des acteurs privés et publics)
- anticiper les crises et les risques de pénuries: travailler sur la coopération régionale, en identifiant les axes de complémentarité sur les besoins vitaux (eau, alimentation, logement, soins et médicaments) et développant des flux agiles et rapides inter-îles
- consommation: faire mieux avec moins par une rationalisation des ressources et sensibilisation à la rareté
- partages d’expériences auprès des jeunes et des collaboratrices et collaborateurs des entreprises
- accompagner la décarbonation des entreprises: sensibiliser aux financements verts, promotion des innovations industrielles, mise en valeur d’entreprises vertueuses, sur la zone OI et l’Afrique de l’Est et du Sud
- favoriser la relance d’un BTP durable et vertueux en équilibre avec les besoins économiques du territoire et le bien-être de la population, passant par la construction de logements bioclimatiques adaptés à l’évolution des modes d’habitat, le déploiement de solutions de mobilité douce...
- former une génération «Eco- Logic – IA» prête à relever les défis écologiques et technologiques grâce à une collaboration écoles-entreprises (visites immersives, ateliers pratiques avec des experts locaux et innovations en intelligence artificielle pour des solutions éco-responsables)
Epanoui.e et en harmonie: une commission Culture créée
C'est la partie la plus chargée de la feuille de route.
Partant du constat évident que l'entreprise est un lieu de vie, le Medef Réunion fait des préconisations:
- accompagner le changement des organisations pour faire face aux nouveaux défis et aux nouvelles générations
- Manager Accompagnateur: “Le management responsable et durable”, une nouvelle façon d’accompagner, de donner du sens et d’accompagner la transformation du mindset du dirigeant et de ses équipes d’encadrement
- Egalité et Mixité, aller plus loin: création de “Femmes de l’Océan Indien et d’Afrique”, mise en valeur de l’artisanat au féminin, favoriser le développement des courants d’affaire au sein du réseau, proposer des formations et ateliers thématiques
-COMEX 40: lancement d’actions d’entraide et d’un laboratoire prospectif d’idées
- stimuler la diversité: création d’outils pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap et ouverture du contrat GADIAMB à de nouveaux secteurs (boulangerie, tourisme, propreté...)
L'entreprise doit être aussi ancrée dans le territoire, il s'agit donc:
- d'accélérer le déploiement des conventions collectives: après une participation très active aux discussions sur le transport de voyageurs, volonté de conclure rapidement la convention collective du transport de marchandises. "Notre objectif est double: assainir la concurrence et permettre d’améliorer les conditions de travail et de pouvoir d’achat"
- d'intensifier les actions ECOLE-ENTREPRISE, pour accompagner et éveiller les jeunes à l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge pour oser et innover, les nouvelles générations devant absolument être disruptives pour ré-inventer le monde
- de déployer la commission Sport et création d’un fond de dotation (financement des jeunes sportifs, de matériel, insertion de sportifs…). 10 sportifs locaux seront accompagnés jusqu'aux prochains JO 2028, avec un investissement de 150 000€ sur 4 ans
- de mettre en place la commission CULTURE, dont les axes sont: promotion de la culture dans l'entreprise, développement des soft skills que la culture peut aider à développer, telles que la créativité, la pensée critique, et la communication, valorisation du patrimoine culturel, encouragement du mécénat culturel, moyen pour les entreprises de contribuer au rayonnement de la culture tout en renforçant leur image de marque et en créant du lien social, dialogue entre le monde culturel
et économique).
Première concrétisation: la tenue d'une Biennale de la Photographie de fin août à fin novembre dan 15 lieux en cours d finalisation
La commission Culture du MEDEF sert également de plateforme de dialogue entre les acteurs du monde économique et ceux du secteur culturel.
La solidarité aussi au coeur du combat
Pour le Medef Réunion, l'entreprise soit aussi être solidaire et donc:
- accompagner le développement de mécénat et bénévolat des chef.fe.s d’entreprise et d’experts thématiques vis-à-vis de leurs pairs qui ont besoin d’accompagnement
- poursuivre l’installation des Business Angels à La Réunion: "Les obstacles sont nombreux" reconnaît le Medef, "mais on y arrivera".
- soutenir des causes sociétales: le Medef va échanger avec des associations de la vie civile (violences faites aux femmes, défense de l’environnement, insertion des publics fragilisés….), appui à des mouvements solidaires (course en faveur de la recherche sur la maladie de Charcot)
- militer pour une solidarité des assurances: adaptation à nos risques, nos normes, nos réalités sociales
Mayotte
Didier Fauchard, président du Medef Réunion, a aussi évoqué le drame subi par Mayotte.
"On a assisté à un cyclone d'une violence extrême et ça peut nous arriver. Nos îles sont vulnérables, raison de plus pour anticiper. Le Medef Réunion était fermé quand Chido a dévasté Mayotte, malgré tout on s'est de suite mobilisé pour l'envoi de dons. J'ai rencontré Manuel Valls le 13 janvier, c'est évident que la reconstruction de Mayotte sera longue et difficile".
Photos Aziz Patel
et Medef Réunion