Passation de pouvoirs entre le ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco et son successeur, Philippe Vigier. En présence du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin
Sur le perron du ministère, face aux personnels d’Oudinot et à la presse, Gérald Darmanin a retracé la carrière au service de l’Etat de Jean-François Carenco –«le meilleur des hommes» selon lui– et «profondément empreint d’altérité».
Et de voir également en lui «un côté glaive pour défendre ses priorités, récupérer des moyens […] se démultipliant sur toutes les mers du monde, présent aussi bien à l’Assemblée qu’au Sénat et présent avec ses équipes, et aussi le côté bouclier parce que les Outre-mer sont parfois attaqués: par les vents mauvais de l’inflation, de la mondialisation, du réchauffement climatique, etc...» pour défendre les outre-mer.
«Ce bouclier a été extrêmement efficace, puisqu’il a permis notamment de proposer à la Première ministre et au Président de la République, qui l’ont acceptée, une feuille de route saluée par tous les ultra-marins quel que soit leur bord politique».
S'il a fait un si bon travail, nombre d'observateurs se demandent pourquoi il a été remercié, surtout qu'il ne s'y attendait pas, ayant programmé un déplacement outre-mer... Mais on sait surtout que Jean-François Carenco avait été la cible de plusieurs critiques récemment. Bien évidemment, courtoisie oblige, Gérald Darmanin ne pouvait dire que du bien pour le partant...
Il a transmis les documents à son successeur
Pour sa part, Jean-François Carenco, affirmant avec conviction qu’il a beaucoup aimé les Outre-mer, a rappelé que si leur diversité est extrême (citant le nombre de langues parlées ça et là) ils n’en sont pas moins dans la République et qu’ils sont une chance pour la France.
Puis, se tournant vers Philippe Vigier, il lui a remis en main le document contenant les décisions du dernier et très récent Conseil Interministériel sur les Outre-mer (CIOM) avec pour mission de les mettre en vigueur le plus tôt possible et complètement. «C’est très important!» a-t-il insisté.
Autre document en haut de la pile qu'a transmis Jean-François Carenco au nouveau ministre: «Le Mémorial de l’esclavage auquel le président Macron tient. Nous sommes sur le point de réussir. Il ne faut pas tourner la page pour cette conciliation». Il mentionne en outre d’autres grands sujets qui l’attendent et ose même quelques petits conseils en passant! Et de conclure en faisant remarquer «qu’il y a tant de cultures, que la République est un assemblage de cultures».
"C'est une très belle mission"
François Vigier reprend l’héritage: «C’est une très belle mission. J’y mettrai mon cœur. J’y mettrai mon énergie. J’y mettrai mon enthousiasme, à l’image de Jean-François Carenco». Les deux hommes se connaissent depuis longtemps, notamment lorsque Carenco était au Ministère du développement durable et dans d’autres responsabilités. Philippe Vigier l’a donc plusieurs fois apprécié.
Maintenant qu’il est à son tour à Oudinot, il promet de «faire en sorte qu’à ces deux millions six cents mille hommes et femmes d’outre-mer on leur apporte vraiment un avenir bien meilleur que l’on va bâtir tous ensemble». Et plus tard: «Sachez que je serai le ministre de tous et je serai là à leur écoute tous les jours pour être attentif et leur apporter des jours meilleurs. Comptez-sur moi!» a-t-il surenchéri. On jugera à l'ouvrage.
Ph. Binet
Correspondant Exclusif.re à Paris