Intégré dans l'équipe de France en 2001, le Réunionnais Emmanuel Figain a eu l'opportunité d'effectuer de multiples voyages, synonymes de rencontres sportives, notamment en Chine, berceau du Shoubo. Les techniques de cette discipline qui remonte au 3ème siècle avant JC ont évolué au fil du temps.
Maître Yuan Zumou qui pratique le Shoubo depuis une soixantaine d’années est devenu un personnage légendaire, élevé au grade de 9ème dan. Il s'est installé en France depuis 1985, un pays qui l'a adopté et auquel il a beaucoup apporté. Plusieurs distinctions lui ont d'ailleurs été remises, en France mais aussi en Chine et dans de nombreux autres pays.
82 ans et toujours vigoureux
«C'est une chance inouïe d’avoir pu côtoyer Maître Yuan Zumou. Cela a été sept jours intensifs entre les rires et la sueur... nous avons eu la chance de pourvoir l'accueillir chez nous. Ses 60 années expériences professionnelles entre la Chine, l'Europe et maintenant l'Océan Indien/Afrique nous ont permis de mettre en place des axes de développement pour la région Océan Indien Afrique-Réunion: des échanges riches d'expériences avec différents experts d'autres disciplines tels que le Taichuan, le Qigong, les sports de combats en général, avec également des professionnels de la santé, du bien-être et la relaxation.
Nous avons parcouru quelques domaines essentiels comme la respiration consciente, la prévention des chutes, le déplacement continu du corps dans l'espace, la conscience du geste , la relaxation émotionnel liées aux changements perpétuels avec partenaires», résume Emmanuel Figuin, référent de la Fédération Internationale du Shoubo (FISB) (fondée en 2002 sur proposition de Maître Yuan Zumou) au niveau de l’Océan Indien-Afrique. Toutes ces opérations ont été menées à Saint-Denis, au Tampon, à Bras-Panon, à Saint-Pierre (Temple Guandi de Terre-Sainte et Stade Michel Volnay).
«Il m'a beaucoup impressionné, à 82 ans Maître Zumou est bien vigoureux. J'aimerai être dans cet état de bien-être physique et mental lorsque j'aurais son âge», témoigne Mickaël Hoareau, président du Comité de la Réunion de la Fédération Française des Arts Energétiques et Martiaux Chinois (CRFFAEMC), et propriétaire d'une salle d'arts martiaux au Tampon.
Une analyse que partage Jacky Lebon, responsable du Taï Do dans l'île et président de l'OMS de Saint-Denis qui ajoute: «Sa venue dans notre île est exceptionnelle. J’ai eu l’occasion de lire différents articles sur lui dans le magazine Karaté. Maître Zumou est vraiment une pointure internationale et le côtoyer durant ces quelques jours était un rêve d’enfant que j'ai réalisé»...
Roland Chane
Contacts: Le ShouBo et le Xiang-bo à l'île de Ma réunion,
Adresse de l'Association WEI-CHEUNG:
Mail: asso.weicheung@gmail.com
Site: https://www.helloasso.com/associations/association-wei-cheung/adhesions/adhesion-association-wei-cheung-2
Pour Emmanuel Figuin, les projets ne manquent pas … |
«Maître Yuan Zumou m'a fait confiance et aujourd'hui la Fédération Internationale du Shoubo qu'il préside m'a fait l'honneur d'en être le référent au niveau de la zone Océan Indien /Afrique. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l'organisation de ces rencontres: Mickaël Hoareau, président de la CRFFAEMC, Jacky Lebon, président de l'OMS de Saint Denis, la ville du Tampon et la maire André Thien Ah Koon pour sa rencontre inoubliable avec Maître Yuan Zumou, Jean Pierre Huang pour sa bienveillance, sa grande expérience ainsi que son ouverture d'esprit, Alex How-Choong président du temple chinois de Terre-Sainte et ses amis, dont Jean Pierre Ah-Voun pour l'organisation et l'accueil inoubliable. Et les villes qui nous ont accueilli: Le Tampon, Saint-Pierre, Saint Denis, et Bras-Panon. Concernant les actions futures , nous commençons déjà par la formation sur l'île de La Réunion. De nombreux échanges entre les différents acteurs des régions d'Afrique, des séminaires et stages sont prévus chaque mois de l'année 2023. En avril 2023 ce sera le championnat international de xiang-bo ( en métropole), mains collantes-corps collants. Et nous avons également en projet le premier tournoi de xiang-bo Afrique-Océan Indien». |
L’approche contemporaine du Shoubo |
Riche de leurs diversités multiples, les arts martiaux chinois sont, de nos jours, pratiqués par de nombreuses personnes, de différents âges et selon des aspects très divers (éducatif, sanitaire, compétitif, guerrier…) souvent combinés. Si le Shou Bo, dans son réamorçage contemporain, conserve sa caractéristique originelle d'approche globale, il propose, néanmoins, une approche filtrée de son versant guerrier historique (connotation destructive). L'objectif du Shou Bo moderne est triple. 1- Le premier est de proposer la pratique régulière d'une activité physique, sanitaire et éducative qui puise ses racines dans la culture chinoise et spécifiquement adaptée au profil de chaque pratiquant. 2- Le second est d’offrir un enseignement conjoint de techniques de percussion et de préhension, satisfaisant ainsi à un large panel de compétence en auto-défense, mais sans excès inutile de développement destructif du tiers opposant. En tant que discipline de combat chinoise, le Shou Bo s’appuie sur le bien fondé de l’expression poétique souvent rappelée dans le milieu des arts martiaux «Wu Shu De Jing Hua Zai Yu Ji Ji, Ji Ji De Jing Hua Zai Yu De 武术的精华在于技击、技击的精华在于德 » à savoir: «Si la quintessence de l’art de combat provient du cœur du combat et demeure au cœur du combat, la quintessence du cœur du combat doit être mue par la vertu». En conséquence, en Shou Bo, la méthode et les moyens rendent compte d’une recherche constante d’intentions et d’applications non délétères : esquive plutôt que confrontation, réorientation ferme plutôt que zèle traumatique. Pour cela, le Shou Bo intègre, à l’enseignement des multiples combinatoires que suppose son panel technique –pieds, poings, saisies, projections– tous les fondements tactiques et philosophiques du Shuai Jiao (lutte traditionnelle chinoise). Sous l’angle taoïste, le jeu dynamique des concepts ancestraux Yin阴 et Yang阳, contraires complémentaires, sans cesse en interaction. «Jamais de fixité, chaque initiative étant subordonnée à la perception du caractère transitoire de toute situation». Les notions de couple de force et d’angle de projection associées à une expertise des saisies favorisent, par ailleurs, un usage optimal de la force de l’adversaire à ses dépens. Toutefois, choisir d’accompagner une action perturbatrice pour la canaliser plutôt que acter un immédiat et réitéré «faire-face» frontal, suppose, au-delà de capacités techniques avérées, une attitude mentale particulière. D’où la référence au concept confucianiste de Wu De 武德 qui signifie «vertu dans le combat» et, par extension, «éthique dans l’art du combat». Cultiver le Wu De suppose de développer les cinq vertus traditionnelles. •Ren仁 : humanité, bienveillance •Zhe 智 : intelligence utile, sagesse, sagacité •Li 礼 : politesse, courtoisie, bonnes manières •Yi 义 : loyauté, devoir, obligation •Xin 信 : confiance, honnêteté (Source: (Source: shoubointernational.com) |
Emmanuel Figuin, référent Océan Indien de la Fédération Internationale du Shoubo (FISB), Dominique Gentil, membre de l'équipe de France de Shoubo, Maître Yuan Zumou, Jacky Lebon, responsable du Taï Do à La Réunion, président de l'OMS de Saint-Denis, et Mickaël Hoareau, président du Comité de La Réunion de la Fédération Française des Arts Energétiques et Martiaux Chinois (CRFFAEMC)